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Si vous êtes néophytes en football féringien et que l’on vous demande de citer un club, vous allez probablement répondre le HB Tórshavn. Et bien sachez que le deuxième club le plus titré du pays, derrière le HB et ses 22 titres en championnat, c’est le Klaksvíkar Ítróttarfelag, plus connu sous le nom du KÍ Klaksvík, qui compte 17 titres de champion et 5 coupes. Ce club fondé le 24 août 1904, qui n’était au début qu’un club de tennis, a attendu quelques années avant de se lancer dans le football. Un de leur premier match s’est déroulé le 16 juillet 1911 contre le HB (3-3). Ce n’est seulement que 31 ans après cette rencontre que le championnat est créé.

 

Premier championnat, premier titre

Timbre féringien sur lequel figure un KÍ-HB, une rencontre importante du championnat.

En 1942, année du premier championnat des Féroé, le système n’était absolument pas le même. Les matchs se déroulaient en rencontres aller-retour et les équipes s’affrontaient en fonction de leur situation géographique. Le KÍ, Eiði (ancêtre de l’Eb/Streymur) et le HB à l’est, le SÍF Sandavágur (maintenant 07 Vestur), le MB et le B36 à l’ouest, et le SVB Sandvík (disparu aujourd’hui), Royn et le TB au sud. Après avoir battu 5-2 et 3-1 Eiði, le KÍ écrase 9-0 puis 5-1 le HB. En demi-finale, Klaksvík se débarasse du SÍF (et non pas le CIF, qui est un produit d’entretien) 2-0 (seulement 1 match), avant de retrouver le TB, qui est directement arrivé en finale. 4-1, c’est propre (sans utiliser de CIF) et c’est le titre pour les joueurs de l’île de Borðoy.

 

 

5 à la suite

Jusqu’en 1970, les titres se répartissent entre le TB (3), le B36 (5), le KÍ (13), le HB, qui est le plus grand rival du club (5) et le SÍF (1). A noter qu’en 1944, le championnat a été annulé pour cause de manque de ballons… Klaksvík réalise alors plusieurs séries de titres : 3 à la suite (1952-54 et 1956-58) et surtout 5 entre 1966 et 1970, la plus longue série à ce jour. Après un titre en 1972 et le changement de fonctionnement du championnat en 1976 qui change des matchs aller-retour pour adopter le classement classique (7 équipes, puis 8, puis enfin 10 en 1988), les bleus et blancs ne finissent plus au dessus de la troisième place et ne gagnent plus rien jusqu’en 1990 et une 5ème coupe nationale. Ils enchaînent dans la foulée en retrouvant le succès en championnat en 1991, bien aidés par leurs buteurs Beinur Poulsen et Kurt Mørkøre. S’en suit une coupe en 1994 et un doublé coupe+championnat en 1999. Cet ultime championnat à ce jour, le 17ème, marque le début un énorme trou dans le palmarès du KÍ.

Kurt Mørkøre, homme fort du doublé de 1999

A côté, la session féminine du club est archi-dominatrice sur l’archipel. Premier titre en 1997, puis une série impressionante de 16 titres entre 2000 et 2015. Série qui est actuellement en cours. En Ligues des Champions féminine, le club n’a jamais atteint la phase à élimination directe mais a déjà gagné quelques rencontres sur la scène européenne.

2009 : le cauchemar

Le deuxième millénaire est, jusqu’en 2007, un vide complet de titre et de performances avec des saisons décevantes au cours desquelles le KÍ ne termine que très rarement bien placé. Le meilleur classement sur cette période ? Une troisième place. En 2002. Mais en 2008, le club frôle la relégation et termine 8ème sur 10, avec 5 points d’avance sur le premier relégué, le B71. S’en suit cette saison 2009. Après le premier tour, Klaksvík est dernier avec 4 points en 9 matchs. Mais l’équipe se reprend (un peu) et profite du coup d’arrêt du Vestur pour n’être qu’à 3 points de la 8ème place du B36. Elle revient même à un seul point à 7 journées de la fin. Mais dès la journée d’après, c’est 4 points d’écart qui sépare le B36 et Klaksvík. A 4 journées de la fin, le KÍ est dernier à égalité avec le Vestur et à 6 points maintenant des noirs et blancs de Tórshavn. Plus que 2 journées à jouer et revoilà Klaksvík à 3 points derrière après une victoire contre le Vestur, maintenant relégué. Mais c’est après une défaite 4-2 contre le HB que KÍ connaît son seul dernier espoir : gagner par 9 buts d’écart, face au deuxième Streymur, tout en espérant que le B36 perde face au B68. Vous vous en doutez, ce miracle n’a pas eu lieu et le KÍ descend pour la première fois de son histoire en deuxième division.

Les années 2010, le nouveau départ

En 2010, c’est donc une saison en 1. deild (D2) qui attend Klaksvík. Bien que le championnat débute moyennement, les bleus et blancs retrouveront directemenent l’Effodeildin (Vodafonedeildin jusqu’en 2012) en terminant deuxième derrière le 07 Vestur. Ils termineront avec la meilleure attaque grâce aux buts de Steffan Kalsø (16) et à ceux de Henry Heinesen (12). La saison suivante, on cherche avant tout à se maintenir. Ce qui sera fait avec une bonne 5ème place. Légère amélioration en 2012 avec une 4ème place à la clé. Mais attention à ne pas trop se relâcher. Lors de la saison 2013, à 3 journées de la fin, le KÍ est 8ème à égalité avec le TB, 9ème. Ils s’en sortiront malgré tout, non sans grosses frayeurs. Ces dernières années le KÍ n’a pas terminé dans la zone européenne du championnat, ni en 2014, ni en 2015.

 

 

2016 : le retour de la gloire ?

Au sortir de 2015, personne n’attend quelque chose du KÍ. Une 4ème place tout au plus. Mais nous sommes à la mi-saison 2016 et Klaksvík est premier d’Effodeildin. Confortablement installé tout en haut du classement avec 5 points d’avance et un match en moins sur le NSÍ, le KÍ n’est plus qu’à 12 journées d’un titre qu’il n’a plus remporté depuis 1999. Potentielle cerise sur le potentiel gâteau (une des meilleures phrases, je vous l’accorde), une finale de coupe le 27 août face au Víkingur. Et si le club aux 17 championnats et 5 coupes revenait sur le devant de la scène féringienne avec un doublé ? Avec les buteurs Jóannes Bjartalíð et Páll Klettskarð, le public du við Djúpumýrar s’accorde le droit de rêver.

Bjartalíð (n°8) et Klettskarð (n°9), énormes cette saison

 

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