Il y a peu, j’ai eu la chance de poser quelques questions à Patrick O Frederiksen et Gabriel Petersen.
Patrick Otiri Frederiksen et Gabriel Petersen sont tout les deux footballeurs au Groenland. Tout deux finalistes pour le titre de champion du pays, respectivement avec B-67 (Boldklubben 1967) et N-48 (Nagdlunguaq 1948). C’est le premier cité qui remporte cette coupe, il sera élu joueur de l’année par la suite.


– Bonjour Patrick, cette année, vous gagnez le titre avec votre équipe et en plus de cela, vous remportez le trophée du meilleur joueur, qu’est-ce que cela fait d’être considéré comme le meilleur joueur du pays?

Patrick Frederiksen: J’ai été très surpris quand j’ai obtenu le titre de meilleur joueur du Groenland cette année. J’ai beaucoup travaillé cette année afin que nous puissions obtenir les meilleurs résultats, non seulement pour les bons résultats de l’équipe, mais aussi pour les joueurs.
Il y a tellement de joueurs fantastiques au Groenland, donc il y a beaucoup de compétition, ce qui est très bien car il y a une pression sur vous et vous devez améliorer votre jeu tous les jours. Personnellement, je pense que c’est bien parce que vous développez vous-même le temps qui passe et que vous ne prenez rien pour acquis.

B-67 fêtant le titre de champion

– Bonjour Gabriel, cette année, vous manquez le titre de champion face au B-67, quel sentiment apparaît après une défaite si proche du titre?

Gabriel Petersen: Oui, nous avons perdu face au B-67, ils ont très bien joué contre nous en finale. Nous avons eu nos chances d’égaliser, mais le B-67 a été beaucoup plus efficace dans le match.

– Pour vous, qui est le meilleur joueur en ce moment au Groenland?

Gabriel Petersen: J’ai quelques nominations, mais je ne vous dirai pas qui maintenant.

Patrick Frederiksen: Je pense qu’il y a beaucoup de bons joueurs, alors je ne peux pas dire comment c’est le meilleur mais je peux dire qui est l’un des meilleurs joueurs. En outre, ils ont de nombreuses capacités différentes. Mais dans mon esprit, nous avons des joueurs comme Ari Hermann, John L. Broberg, Markus Jensen, etc. Je dirais donc que l’un de ces joueurs figure parmi les meilleurs joueurs du Groenland.

– Quelles sont vos ambitions pour la prochaine saison?

Gabriel Petersen: Mes ambitions pour la saison prochaine sont de jouer en finale. Et cette fois ci pour gagner le tournoi. C’est une ambition d’équipe. Si je veux parler de mes ambitions individuelles, je veux être élu dans l’équipe du tournoi, mais je veux surtout gagner le tournoi.

Patrick Frederiksen: J’ai les mêmes ambitions que chaque année: gagner le trophée, faire partie de l’équipe de l’année, mais aussi faire preuve d’une bonne performance durant le tournoi avec une bonne conduite, du respect et une grande mentalité de gagnant.

– Nous connaissons le fanatisme groenlandais pour le football, néanmoins le fait d’être considéré comme amateur vous bloque dans vos objectifs?

Gabriel Petersen: Lorsque vous vivez au Groenland, vous n’avez pas la chance de devenir un joueur de football professionnel pour le moment. Mais j’espère que pour les jeunes footballeurs groenlandais, ils auront l’opportunité de le devenir.

Patrick Frederiksen: Oui, cela nous bloque un peu, mais je pense que le Groenland commence à gagner le respect et l’attention. Nous avons encore des défis à relever.

– Avez-vous pour objectif de quitter le pays pour la suite de votre carrière?

Gabriel Petersen: Je n’ai pas la mentalité d’essayer de devenir footballeur professionnel, mais je pourrais envisager de jouer dans une ligue plus avancée.

Patrick Frederiksen:  Au Groenland, nous n’avons pas de joueurs professionnels et certains joueurs s’installent au Danemark pour tenter leur chance.
Si, par exemple, je veux poursuivre ma carrière et chercher de nouveaux objectifs, je dois déménager en dehors du Groenland, où les chances d’être découvert sont plus grandes.

– Tout le monde sait que le pays aimerait être reconnu par la FIFA pour continuer à développer le football à l’échelle locale et internationale,  jouer un jour pour l’équipe nationale dans un match contre une grande sélection, est-ce un objectif pour vous?

Gabriel Petersen: C’est toujours un objectif de vouloir jouer pour son pays. Mais comme nous n’avons pas de terrain de football avec de l’herbe, il n’est pas possible de jouer contre d’autres pays, compte tenu des membres de la FIFA. Mais le Groenland essaie lentement d’obtenir des terrains de football en gazon artificiel dans presque toutes les villes. Donc, lentement, nous sommes sur le point de réussir à nous développer à  l’international. J’espère que nous le ferons.

Patrick Frederiksen: Oui, c’est un objectif pour moi et pour l’ensemble du Groenland. Je voudrais représenter le Groenland un jour dans un plus grand tournoi ou un match contre une plus grande nation. C’est un rêve vers lequel je travaille et un objectif qui me motive.

– Ce n’est pas trop difficile de jouer avec la qualité des terrains locaux?

Gabriel Petersen: Eh bien, je peux seulement dire que vous vous y habituer après un certain temps. Mais heureusement, nous avons presque dépassé les terrains de football de sable et de pierre. Il est plus confortable et beaucoup mieux de jouer au football sur gazon artificiel.

Patrick Frederiksen: C’est très difficile, dans certains endroits, les équipes doivent s’entraîner sur du sable car elles n’ont pas encore de terrain de football artificiel. Donc, quand ils jouent au tournoi, ils doivent s’habituer au nouveau terrain, donc les différences de niveau au championnat groenlandais sont grandes

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Source: FB/GabrielPetersen

– Vous suivez le football européen?

Gabriel Petersen: Oui, je suis le football européen. Je regarde surtout la première division en Angleterre. Je soutiens Manchester United. Et comme je suis un gardien, j’ai mes idoles, comme David De Gea et Peter Schmeichel et bien sûr Edwin Van Der Sar.

Patrick Frederiksen: Oui. J’aime regarder le football européen et apprendre de nouvelle chose.

– Jouer au football au Groenland est difficile, comment vous gérer avec votre travail pendant la saison?

Gabriel Petersen: Nous devons nous adapter et surtout sacrifier la plupart de notre temps pour nous entraîner et jouer au football. Parfois, vous n’avez pas le temps de passer du temps avec votre famille ou vos amis.

Patrick Frederiksen: Il y a des jours où je ne peux pas m’entraîner parce que je dois travailler tard. Et parfois, vous risquez de manquer un match à cause du travail.

– Vous avez déjà quitté votre travail pour le football?

Gabriel Petersen: Oui, normalement vous devez passer vos vacances à travailler pour rattraper.

Patrick Frederiksen: Parfois, je peux quitter mon travail plus tôt et parfois je ne peux pas parce que nous sommes occupés – mais c’est le prix à payer. Mais pour le moment, je n’ai pas eu la chance de ne pas pouvoir quitter mon travail quand nous avons un match à jouer.

– Pour réaliser les voyages et les hébergements pendant vos voyages, c’est à vos frais?

Gabriel Petersen: Pour le voyage, notre propre club paie les vols. Ensuite, le logement est organisé par le club qui organise le tournoi. Mais oui, la nourriture et tout le reste sont à nos frais.

Patrick Frederiksen: Nous ne payons pas tous les frais, mais nous en payons une petite partie. Au Groenland, nous devons payer pour aller au club, et parfois cela peut être coûteux, surtout parce que voyager au Groenland est coûteux et que la nourriture pendant le tournoi est également chère.

– Il y avait un débat autour de Tekle Ghebrelul et autour du racisme dans le football, un petit mot à ce sujet? Vous pensez que le racisme est un problème au Groenland?

Gabriel Petersen: Certaines personnes apparaissent parfois avec des références racistes. Je ne sais pas s’ils le font comme une blague ou non. Mais même, je ne trouve pas ça drôle et c’est juste dégoûtant d’y penser. J’espère vraiment que le racisme ne continuera pas à apparaître ici au Groenland.

Patrick Frederiksen: Oui, cela a toujours été un problème. Mais je n’ai pas vraiment été visé par ça. Les clubs avec des joueurs non groenlandais sont souvent confrontés à ce problème. Donc, il y a eu beaucoup de travail pour l’arrêter.

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L’un des nombreux montages de soutien pour Tekle qui a circulé contre la décision de la GBU.

– Pour finir, vous connaissez Jesper Grønkjaer? Est-ce un modèle pour les jeunes groenlandais?

Gabriel Petersen: Oui. Peut-être seulement pour notre génération, il est un modèle pour beaucoup de personnes. À l’heure actuelle, les jeunes enfants ont d’autres personnes à admirer. Des joueurs comme C.Ronaldo, Messi et d’autres joueurs.

Patrick Frederiksen: Oui, nous connaissons Jesper Grønkjaer, mais il n’est pas un modèle pour les footballeurs groenlandais. Même s’il est né au Groenland, il n’est pas considéré comme Groenlandais, car il n’a pas de racines groenlandaises et a également joué pour l’équipe nationale danoise.

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Jesper Grønkjaer / Source The Apricity

Merci à Gabriel Petersen et Patrick Otiri Frederiksen pour leur disponibilité et leur gentillesse. On leur souhaite à tout les deux de retourner jusqu’en finale!

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