Martin Ødegaard, avec son transfert très médiatisé au Real Madrid et Kristoffer Ajer, débarqué au Celtic à l’été 2016, sont les représentants d’une génération 98 norvégienne prometteuse. Mais aujourd’hui, c’est bien Sander Berge, milieu de terrain du KRC Genk, qui attire les regards en étant déjà titulaire indiscutable au sein d’une équipe quart-de-finaliste de l’Europa League.

Les deux grands espoirs norvégiens Sander Berge et Martin Ødegaard, coéquipiers en sélection, s’étaient affrontés en amical en 2015.

Il est né un jour de Saint-Valentin et après l’avoir découvert, les amoureux du foot pourraient rapidement avoir le béguin pour lui. Sander Berge, 19 ans, est issu d’une famille de sportifs inconditionnels. « Je viens d’une famille de basketteurs, mais on est accros au sport en général. On regarde vraiment tout ! » expliquait-il en janvier. Si une jeunesse sur les parquets semblait s’offrir à lui, ce sont les pelouses que le garçon a décidé de fouler. « Je pense que le football était le bon choix pour moi. Ma famille me supporte tout autant que si j’avais choisi le basket. »

Formé à Asker, en troisième division norvégienne, il est repéré et recruté par Valerenga, club de l’élite, en février 2015, à tout juste 17 ans. En deux saisons, il enchaîne une quarantaine de matchs, agrémentés d’un but et une passe décisive, s’imposant comme une pièce maîtresse de la formation d’Oslo. Capable d’évoluer milieu défensif ou relayeur, son manager d’alors, Kjetil Rekdal, le compare déjà à un certain Patrick Vieira. « Il est grand, fort et rapide pour sa taille. Il n’a pas peur de demander le ballon et en fait toujours quelque chose de bien. »

Quand on le voit évoluer, difficile de contredire son ancien coach. Ne vous fiez pas à son visage juvénile ! Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, fort de ses 88 kg, Sander Berge est un roc. Mais pas seulement. D’une élégance rare balle au pied, le nouveau valentin de la Norvège séduit par ses prises de balle, ses crochets ravageurs et ses ouvertures millimétrées, qui dénotent une grande aisance technique. Le voir remonter le ballon façon box-to-box dans une série de dribbles est un régal.

Ici avec deux joueurs à ses trousses, Sander Berge allie classe et efficacité sur le terrain.

Bien sûr, un tel talent attise les convoitises et de plus en plus de clubs lui font les yeux doux. Il fera un camp d’entraînement à West Ham. Everton est également intéressé. On le dit même proche de signer chez les Toffees dans les dernières heures du mercato estival 2016. Le 2 janvier dernier, c’est finalement le KRC Genk qui décroche le gros lot contre 2 millions d’euros. Le choix semble idéal pour passer un cap, la formation de la province limbourgeoise faisant la part belle aux jeunes joueurs.

Valerenga dit au revoir à son prodige, la Belgique découvre un garçon avec la tête sur les épaules, à l’aise devant les médias. « J’ai été très impressionné par ma première conversation avec Sander » confie alors son nouvel entraîneur, Albert Stuivenberg. « À 18 ans, il est déjà très mature. […] Il va apprendre très rapidement ». Lors de sa présentation au club flamand, le joueur affiche sa confiance et sa soif de progression. « Bien sûr, il y a plus d’intensité ici. Le championnat belge est très supérieur au norvégien. Je vais devoir m’acclimater avec plus de travail, en enchaînant les matchs avec mes coéquipiers. Je vais vite prendre le rythme et montrer que je suis capable de jouer à ce niveau. »

Il ne croyait peut-être pas si bien dire. Depuis janvier, le norvégien a joué une vingtaine de matchs avec sa nouvelle équipe, sans laisser la moindre place au doute. Sander Berge est titulaire indiscutable en tant que milieu axial droit dans le 4-2-3-1 du KRC, en quelques semaines seulement. Durant les six matchs d’Europa League qu’il dispute, dont un quart de finale historique pour le club face au Celta Vigo, il affiche des statistiques impressionnantes : 83% de passes réussies, 81% de dribbles réussis, 72% de duels remportés, moins d’une faute par match. Son compère du milieu, Ruslan Malinovskyi ne tarit pas d’éloges sur lui. « S’il continue à travailler, il peut devenir un joueur du top. Tout est possible pour lui. »

La joie de Sander Berge, déjà au premier plan avec son équipe, après leur grand parcours en Europa League.

De match en match, le joueur franchit les paliers et fait chavirer les coeurs. Passé par toutes les sélections de jeunes, il est appelé pour la première fois par Lars Lagerbäck à l’occasion du rassemblement du mois de mars. Il honore sa première cape chez les « A » le 26 mars, en Irlande du Nord. Malgré la défaite 2-0 comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2018, le « petit » nouveau fait une entrée remarquée avec un quart d’heure de bonne facture, salué par supporteurs, médias et entraîneurs.

Lars Lagerbäck et Sander Berge, une complicité qui ne fait que commencer.

La Norvège, en difficulté dans le groupe C, espère désormais trouver en lui un élément qui lui permettra de se qualifier à nouveau pour une grande compétition. Sander Berge devrait être rappelé par le sélectionneur suédois pour les prochaines rendez-vous de juin, face à la République Tchèque et à la Suède. Le début d’une belle, et sans doute très longue histoire d’amour…


Image à la Une: ©GettyImage

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