Fin du suspense ! Graham Potter est le nouveau sélectionneur de la Suède. La SvFF l’a annoncé ce matin, après le licenciement de Jon Dahl Tomasson (une première pour un sélectionneur de la Suède) la semaine dernière. À 50 ans, l’Anglais prend les rênes d’une sélection pour la première fois de sa carrière. Et c’est tout un pays qui espère voir rapidement les effets de sa magie.

Embourbés dans une phase qualificative à la Coupe du Monde catastrophique, les Blågult ne comptent qu’un point en quatre rencontres, pour deux petits buts marqués, et sont bons derniers de leur poule. Il leur reste cependant une chance supplémentaire de se qualifier via les barrages de mars 2026, grâce à leur parcours en Ligue C de Ligue des Nations (premiers du Groupe 1). Et c’est pour l’instant sur cette période que Potter s’est engagé, avec reconduction automatique de son bail en cas de ticket pour le rêve américain de l’été prochain.

L’Anglais est un personnage connu et apprécié en Suède depuis qu’il s’y est révélé en amenant le petit club d’Östersund de la 4e division jusqu’à l’Europa League et à une victoire sur la pelouse d’Arsenal entre 2011 et 2018. « Je suis arrivé en Suède en 2011 pour une opportunité en quatrième division. Être ici aujourd’hui, en tant que sélectionneur, est un immense honneur pour moi. C’est excitant, incroyable » a-t-il déclaré en conférence de presse. Un rendez-vous qu’il a tenu à aborder en langue locale, avant de revenir à l’anglais pour le bien des journalistes. « Sinon, vous allez saigner des oreilles à cause de mon mauvais suédois !« 

Passé par le Championship et la Premier League, le natif de Solihull a d’abord convaincu à Swansea et Brighton avant de plier sous le projet alors difficilement lisible d’un Chelsea qui empilait les joueurs. Il a enfin été remercié par West Ham il y a quelques semaines après une seule victoire en cinq rencontres de championnat cette saison. Le manager qui a révolutionné le football suédois aura du pain sur la planche pour qualifier une équipe déroutée, en total manque de confiance à l’image d’Isak et Gyökeres qui ne trouvent plus le chemin des filets, mais pourtant bourrée de talent et dont on se demande toujours comment elle a pu en arriver là. Par un grand déséquilibre sur la pelouse, déjà. Par quelques frictions dans le vestiaire, aussi.

Très critiqué jusqu’à son éviction, Jon Dahl Tomasson est en effet pointé du doigt pour son manque de réponse tactique, de remise en question et de capacité managériale au sein de son collectif. Radiosporten avait rapporté un pétage de plombs d’Anthony Elanga dans les couloirs du stade après la dernière défaite face au Kosovo (0-1), hurlant « ce foutu système doit disparaître« . Le gardien vétéran Robin Olsen avait claqué la porte de la sélection en guise de protestation. Certains supporters clamaient quant à eux que Tomasson n’était qu’une épine envoyée par le rival danois dans le pied du peuple suédois ! Une plaisanterie qui, accompagnée de messages beaucoup moins humoristiques aperçus ou entendus dans les tribunes, traduisait tout de même un désir de se tourner à nouveau vers un profil suédois plutôt qu’étranger.

photo : Instagram Swmnt

C’est pourtant de l’autre côté de la Mer du Nord que le directeur du football Kim Källström a trouvé le visage du renouveau Bleu et Jaune. Källström et la fédération jouant là leur crédibilité, ainsi qu’un gros manque à gagner si le Mondial devait leur passer sous le nez. « C’est une grande satisfaction que Graham soit nommé. Nous sommes tous conscients de la situation actuelle et sommes convaincus que, grâce à ses qualités de leader, il saura fédérer l’équipe. Il possède un talent tactique pour créer les conditions nécessaires à la victoire et sait identifier les points forts des joueurs pour optimiser leurs interactions« .

Des propos confirmés par l’intéressé devant la presse. « Mon expérience du football suédois et ce que j’ai appris ici, c’est que le collectif est primordial. C’est toujours une question d’équilibre au sein de l’équipe. Nous devons amener l’équipe à bien attaquer et à bien défendre. Le football ne se résume pas aux onze meilleurs joueurs. C’est le onze idéal. Il faut y penser. Je suis enthousiaste. C’est une journée fantastique pour moi« .

Un nouveau sélectionneur motivé et avisé, donc, mais qui devra rassembler et trouver des solutions (très) rapidement, sans aucun droit à l’erreur. Entre deux dernières expériences en club décevantes pour lui et une sélection à reconstruire en quelques mois, il faudra sans doute plus qu’un coup de baguette magique à Potter pour faire de son histoire avec la Suède un best-seller ! Alors au boulot !

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