En signant il y a peu à Valence, Daniel Wass a franchi un nouveau pallier dans sa carrière professionnelle et pourra à 29 ans enfin goûter aux plaisirs de la Champions League. Retour sur le parcours de ce joueur extrêmement polyvalent pour qui les prolongations de contrat ne font pas partie du langage courant.

Des débuts prometteurs, un petit coup d’arrêt et c’est reparti

Formé très jeune à Avarta, Wass arrive à Brøndby à l’âge de 14 ans et joue ses premiers matchs officiels avec la vareuse jaune lors de la saison 2007/2008 en tant que latéral droit. Il participera en tout à une dizaine de rencontres cette saison. L’année d’après, le jeune Wass gagne en importance et devient un joueur important de l’effectif comme en attesteront ses 40 matchs toutes compétitions confondues. Daniel attend donc avec impatience l’exercice 2009/2010, mais tout ne se passera pas comme prévu : son club renforce le poste d’arrière droit en signant Mikael Nilsson, Wass dégringole alors en un instant dans la hiérarchie et devient le troisième choix.

Ce changement soudain ne plait guère au principal concerné qui met alors le cap en aout 2009 vers Norvège et Frederikstad pour s’assurer du temps de jeu. L’idée semble intéressante mais l’expérience le sera moins : le club norvégien se sépare de son coach quelques semaines plus tard et son remplaçant ne veut pas du jeune Danois. Déçu par le manque de temps de jeu, Wass décide 5 petits mois plus tard de plier bagage et de rentrer à Brøndby. Il finira la saison en bleu et jaune et glanera avec succès du temps de jeu. Déjà à cette époque, Wass évoque non sans fierté sa polyvalence en soulignant qu’il éprouve autant de plaisir dans le couloir qu’au milieu de terrain.

Crédits photo : Brondby.com

Un premier contrat non renouvelé

Wass entame donc la saison 10/11 avec de l’ambition : il faut dire qu’il a retrouvé une place de titulaire en fin de saison précédente et l’arrivée d’Henrik Nielsen lui fait de nouveau voir l’avenir en rose dans son club de coeur. Passant la plupart du temps sur l’aile droite, repiquant de temps en temps au milieu du terrain, tout se passe comme sur des roulettes. Wass redevient avec 6 réalisations et 4 passes décisives un pion incontournable du BIF. Pourtant un danger plane sur le club : le contrat du joueur arrive à expiration en fin de saison et le joueur a déjà fait part de ses envies d’aller voir ailleurs. Et cette décision semble irrévocable. Au grand dam des dirigeants du club, Wass signe durant la saison un contrat de 5 ans avec Benfica.

Une photo à Benfica et direction la Savoie

Benfica, club pour lequel il ne jouera toutefois pas une seule minute puisqu’il sera dans la foulée prêté à Evian en Ligue 1. Ses deux premiers mois dans le petit club de Haute-Savoie ne sont guère réjouissants : Wass ne joue quasiment pas et piaffe d’impatience en attendant son heure, mais tout rentrera petit à petit dans l’ordre avec le temps. Il comptabilisera en fin d’exercice une grosse trentaine d’apparitions, ce qui lui vaudra en fin de saison la signature d’un contrat de 4 ans avec le club français. C’est le début d’une belle aventure savoyarde pour lui.

Daniel Wass, aura ravi les supporters d’Evian TG avec son magnifique pied droit sur les coups francs.

C’est là, dans ce club français aux forts accents danois (sur sa période savoyarde, Wass côtoiera notamment  Stephan Andersen, Christian Poulsen, Jesper Hansen, Jesper Juelsgaard, Nicki Bille-Nielsen qui est autre que son cousin et qui fait beaucoup parler de lui actuellement et Thomas Kahlenberg), et durant les trois prochaines saisons que le latéral de formation s’affirmera en tant que milieu droit et meneur de jeu.

Sa vision du jeu et son jeu au pied feront de lui un des meilleurs joueurs du club. Wass marquera définitivement les esprits lors de la première partie de la saison 14/15, sa dernière en France, grâce à ses nombreux coups de patte magistraux sur coup-franc. Avant même le début de ladite saison, le joueur demande à ses dirigeants un bon de sortie, mais ces-derniers ont toujours fait en sorte de refuser les offres le concernant. Pire, Daniel finira son épopée savoyarde sur le banc après que Dupraz, son coach de l’époque, a estimé que l’engagement et l’investissement du joueur étaient insuffisants pour revendiquer une place dans le onze. Le chapitre français se terminera finalement quelques semaines plus tard, à l’été 2015, lorsqu’ Evian bascule en Ligue 2.

En tout, Daniel Wass jouera 147 rencontres pour 27 buts et 13 passes décisives et emmènera même son club en finale de la Coupe de France en 2013. Wass obtient enfin son ticket de sortie et s’envolera vers l’Espagne pour quelques années, mais ça, il ne le sait pas encore…

Crédits photo : Getty Images

L’Espagne et enfin la Champions League

Le joyau danois rejoint le Celta Vigo pour environ 3 millions d’euros. Le joueur de 26 ans arrive au Balaidos en qualité de meneur de jeu et est chargé de faire oublier son compatriote Krohn-Dehli, parti à Séville. Il marquera un peu moins mais se montrera davantage dans la création et à la dernière passe (14 buts pour 20 passes décisives en 136 matchs). Il prendra également part à la superbe épopée du club galicien en Europa League en 2017, alors défait en demi-finales par Manchester United. En trois années en Liga, Wass s’est consolidé une solide réputation de joueur de ballon et de valeurs sûres. Et comme l’adage « chasser le naturel, il revient au galop » le dit si bien, Wass ne renonce pas à ses habitudes et annonce à nouveau avant la fin de son contrat qu’il ne souhaite pas prolonger et qu’il entend rejoindre un club espagnol jouant la Champions League.

Le FC Valence frappe alors à la porte et ne met pas longtemps avant de convaincre le joueur, ni même le club. Finalement, Daniel Wass s’en va à Valence pour 6 millions un an avant la fin de son contrat. À Valence, tout le monde est conquis par cette bonne affaire estimant qu’il est le joueur parfait pour jouer tantôt sur l’aile droite (et alterner avec Soler par exemple) tantôt dans l’axe (pour soulager le duo Pareto-Kondogbia). Il devient ainsi le deuxième joueur danois de l’histoire de club ché après l’excellent Frank Arnesen début des années 80 (Klaus Granlund est souvent cité pour avoir officié à Valence, mais celui-ci n’a joué qu’une rencontre amicale après quoi il est directement retourné dans la capitale danois, à AB). Et même si Valence se remet encore d’une période sportivement et financièrement compliquée, nul doute que Daniel Wass trouvera son bonheur dans cette équipe talentueuse composée de nombreux joueurs revanchards.

Wass en pleine discussion avec Marcelino / Crédits photo : Valenciacf.com

Quid de la sélection ?

En débarquant le long de la Turia, Wass arrive peut-être à l’apogée de sa carrière, du moins en club. En sélection nationale, l’enfant de Brøndby est un peu à la traîne pour un joueur de 29 ans, comme le démontre encore sa non sélection lors de la Coupe du monde. Il n’a jamais réellement fait partie des plans de Morten Olsen et encore moins de Åge Hareide avec qui il s’est brouillé durant les qualifications pour la récente Coupe du monde : Il aurait décliné une sélection pour cause de blessure mais aurait joué quelques jours plus tard en Espagne avec le Vigo.

Pire, à l’approche de la Coupe du monde, les deux hommes ont réglé leurs comptes par presses interposées. Daniel Wass compte à l’heure actuelle 16 petites sélections avec les A. Difficile de prédire à l’heure actuelle si le joueur réintégrera la sélection danoise s’il se met en valeur à Valence ou si Hareide s’obstinera encore et encore à se passer d’un élément créatif capable de suppléer le très isolé Eriksen…


Image à la une : site officiel de Valencia

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