Nous avions quitté Galdur Guðmundsson fin 2022, quelques mois après son arrivée au FC Copenhague et son titre de champion d’Islande avec Breiðablik. Cela fait désormais plus d’un an que le jeune ailier islandais joue au Danemark. Le pré-tournoi de qualification à l’Euro U19 se déroulant actuellement en France est l’occasion pour nous de vous partager ce deuxième épisode de Suivi de carrière, réalisé mi-août.
Cela fait maintenant un an que tu es au FC Copenhague, peux-tu nous résumer ton année au Danemark ?
Je dirais que ça a été stimulant. C’était difficile puis ça s’est amélioré au fil du temps. C’est un nouveau challenge que j’ai dû relever. C’était génial.
Tu as joué ton premier match avec les pros en mars, en match amical, que retiens-tu de cette première expérience ?
C’était cool. J’ai reçu un appel le jour du match. Ils me demandaient de jouer la rencontre avec l’équipe première. C’était durant la trêve internationale donc ils avaient besoin de joueurs. J’étais vraiment reconnaissant, très heureux et j’espère simplement jouer plus de matchs avec les pros dans le futur. Ce n’est que le début.
Tu n’as pas joué avec la sélection nationale durant plusieurs mois avant l’Euro U19, comment as-tu
géré cela ?
Bien, je n’ai pas participé à deux rassemblements. J’en ai manqué un puisque j’étais blessé et je n’ai pas pris part au deuxième car le FC Copenhague ne m’a pas libéré. C’était dur parce que je n’ai pas eu la chance de retrouver mes amis en équipe nationale. Je ne joue pas en Islande donc je ne les vois pas souvent. C’était difficile de les voir tous ensemble sous le maillot de la sélection, sans moi. J’ai pu prendre des vacances seulement deux fois la saison dernière, à Noël et cet été. Entre temps, je n’ai pas pu rencontrer mes amis ou ma famille, je suis seul. C’est parfois vraiment compliqué mais ça vaut le coup. Dans dix ans, je ne regretterai rien.
Ta famille est-elle toujours avec toi à Copenhague ?
Non, je suis seul depuis juin. Ils sont rentrés sur les Îles Vestmann il y a deux mois.
Tu as été appelé en dernière minute pour l’Euro U19, est-ce que tu t’y attendais et comment as-tu
appris la nouvelle ?
J’étais en Islande durant la pause estivale. Deux jours avant, j’ai vu le groupe qui allait à l’Euro. J’étais vraiment triste de ne pas faire partie du voyage. J’ai reçu un appel venant du sélectionneur des U19. Il voulait me rencontrer au stade national. J’avais de gros espoirs avant notre rendez-vous. Nous nous sommes rencontrés, il m’a dit qu’il voulait me prendre dans l’équipe. Il l’a fait. J’ai eu la nouvelle directement de la part du coach que j’allais jouer l’Euro. J’étais très heureux. C’était une excellente expérience que de prendre part à cette compétition avec des gars qui ont deux ans de plus que moi.
Tu as découvert un nouveau coach, Ólafur Ingi Skúlason, qu’as-tu retenu de ces quelques semaines
avec lui ?
Simplement qu’il a construit une équipe très forte avec les U19 islandais. C’était la première fois que l’Islande participait à cette compétition. Il est un excellent coach. Comme nous, il travaille beaucoup, il y a une bonne alchimie entre les joueurs et lui. Tout le monde s’entend bien.
Il n’y a pas eu de victoire mais trois matchs serrés dont deux matchs nuls, quel bilan tires-tu sur le
plan collectif ?
Ca allait. Nous avons perdu le premier match contre l’Espagne. Nous n’avions pas de regrets après cette défaite. Leur XI de départ était plein de stars jouant déjà en Liga, à un très haut niveau. Nous nous sommes simplement inclinés 2-1. On a fait match nul face à la Norvège. J’ai eu le sentiment que nous avons été bien meilleurs quand j’ai joué. Puis ils ont eu un penalty qu’ils ne méritaient pas selon moi.
Nous avons manqué de nombreuses grosses occasions. Mais nous avons un mec dans l’équipe qui s’appelle Lionel Messi et qui a marqué un magnifique but. C’est Eggert Aron (Guðmundsson, NDLR). Il a inscrit un but à la 90ème minute rappelant le fameux « Encara Messi ». C’était fou. C’était vraiment important de prendre un point dans ce match. Ca nous a maintenu en vie dans la compétition jusqu’à la dernière rencontre, face à la Grèce. Nous devions gagner pour atteindre les demi-finales et espérer une défaite de la Norvège. Mais nous avons enchaîné un deuxième match nul. J’étais vraiment frustré après le match puisque nous étions clairement au-dessus. Nous avons eu le contrôle du ballon tout le long du match. Ils ne se sont pas créés d’occasions. Et de notre côté, nous avons manqué de réalisme, ça a été notre point noir. Si nous nous étions qualifiés pour les demi-finales, ça aurait été dingue.
Tu as joué 17 minutes durant cet Euro, que retiens-tu sur le plan personnel ?
Je me suis senti très bien. C’était top de revenir en équipe nationale un an après. J’ai manqué une bonne occasion contre la Norvège, mais de toute façon, j’étais hors-jeu.
Es-tu déçu de n’avoir joué que 17 minutes ?
Evidemment, je n’étais pas ravi par mon temps de jeu. Je veux jouer plus, naturellement. Mais bien entendu, je comprends le coach car je n’étais pas là durant les éliminatoires. En tout cas, c’était un véritable honneur de jouer l’Euro U19 à seulement 17 ans. Deux autres Euros m’attendent…
Vous n’êtes plus que deux Islandais au FCK, avec Orri Steinn Óskarsson, que penses-tu des départs
d’Hákon Arnar Haraldsson vers Lille et d’Ísak Bergmann Jóhannesson au Fortuna Düsseldorf ?
Pour Hákon, c’est un très bon transfert. Je pensais qu’il devait partir puisqu’il était déjà un top joueur de Superligaen. Il a montré qu’il pouvait jouer au haut niveau. Il est si jeune, à mon avis c’était important pour lui de faire un grand pas en avant, de franchir le cap au niveau supérieur. Ísak est parti en prêt à Düsseldorf, en 2. Bundesliga. Je pense que c’est une bonne chose pour lui d’avoir du temps de jeu. Il est encore très jeune, il a besoin de jouer, il l’a dit en interview. Il ne jouait pas assez au FC Copenhague.
Tu as un parcours ressemblant à celui d’Hákon Arnar avec quelques matchs en équipe première en
Islande avant de rejoindre les jeunes du FCK, est-ce un modèle à suivre pour toi ?
Ouais, bien sûr. C’est un excellent joueur et il a fait ce que je veux faire. Il est arrivé ici à 16 ans, il a tracé sa route jusqu’en équipe première puis a montré aux habitants de Copenhague qu’il était le meilleur joueur de la ville. Il a été vendu pour une dizaine de millions d’euros à Lille donc évidemment que c’est un exemple pour moi.
Qu’est-ce que ça fait quand tu es un jeune joueur d’une petite ville islandaise, de voir ton ami partir dans un club des cinq grands championnats, pour 17 millions d’euros ?
C’est complètement fou. Il vient d’Akranes, où vivent 5 000 personnes et il est maintenant dans l’une des meilleures équipes françaises. C’est incroyable. Ca montre à quel point tu dois travailler pour atteindre le plus haut niveau. Je suis arrivé ici il y a un an et j’ai rencontré Hákon. Sur le terrain d’entraînement, il était un leader, il tirait plus au but. Il était toujours focus et ça lui a donné sa chance de rejoindre Lille.
Le FCK a affronté Breiðablik cet été. Même si tu n’étais pas de la partie, qu’est-ce que ça t’a fait de
voir ces deux clubs se rencontrer ?
C’était vraiment cool de voir tous mes amis de Breiðablik jouer dans le grand stade du FC Copenhague. C’était assez fou de voir Breiðablik tenir la dragée haute au FCK. Voir Órri Steinn (Óskarsson, ndlr) inscrire un triplé contre son père, c’était dingue.
Espères-tu pouvoir jouer tes premières minutes avec les pros sur la scène européenne ?
Absolument, je vais travailler à fond pour ça et faire les efforts nécessaires pour y arriver. Je vais travailler dur et ça viendra.
Tu as vraiment progressé en anglais…
Ouais, merci beaucoup !
Tu parles aussi danois ?
Je parle danois, pas encore totalement, à peu près 80%, mais je comprends tout. Dans six mois, ce sera parfait. L’islandais et le danois sont deux langues très similaires. Ce n’est pas comme si j’apprenais le chinois ou quelque chose comme ça.
Quelles sont tes ambitions pour cette saison ?
Marquer plus de buts et offrir plus de passes décisives, remporter le championnat et jouer en Youth League.
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
Vous pouvez me souhaiter bonne chance !
English version
We left Galdur Guðmundsson at the end of 2022, a few months after his arrival at FC
Copenhagen and his Icelandic championship title with Breiðablik. The young Icelandic winger
has been playing in Denmark for over a year now. The Euro U19 qualifying pre-tournament
currently taking place in France is an opportunity for us to share with you this second episode of
Career Monitoring, produced in mid-August.
You have been with FC Copenhagen for a year now, can you summarize your year in Denmark ?
I would say it’s been challenging. It was hard then it got easier. It was a new challenge that I had to
balance with. It’s been great.
You played your first game with the pros in March, in a friendly match, what do you remember
from this first experience ?
It was cool. I just got a phone call on gameday. They asked me to play the game with the first team. It was
during the national team break so they needed players. I was really glad, really happy and I just hope play
more in the future. I’m just getting start.
You didn’t play with the national team until the Euro U19 so how did you manage with that ?
Just fine, I didn’t go in two national breaks. One of them was because I was injured and one of them was
because FC Copenhagen didn’t want let me go with the national team. It was tough because I didn’t get a
chance to meet my friends in the national team. I’m not playing in Iceland so I don’t usually meet my
friends. So it was hard to see them all together in the national team without me. I just get two vacation
time during the Christmas and during the summer. Between that, I can’t meet my friends or my family. I’m
just alone. That’s sometimes pretty hard but it’s all worth it in the end. After ten years, I will not regret
nothing.
Are you still with your family in Copenhagen ?
No, I’m alone since June. They moved two months ago back home, to Vestmann.
You were called up at the last minute for the Euro U19, did you expect it and how did you hear the
news ?
I was in Iceland in summer break. Two days before I saw the group that will go to the Euro. I was really
sad to not be in the squad at the first. Then I got a call from the U19 coach. He wanted to meet me at the
Icelandic stadium. I had high hopes before the meeting. We met, he said he wanted pick me to the squad.
He did. I got the news straight from the coach that I would go to the Euro. I was really happy. It was a
really great experience to play an Euro with guys that are two years older than me.
You discovered a new coach, Ólafur Ingi Skúlason, what did you remember from these few weeks
with him ?
I just remember that he has built a really strong team with the Icelandic U19’s. That was the first time that
Iceland goes to the U19 Euro. He’s a great coach. He works a lot, there’s a good chemistry with the squad.
Everybody talks and listens to each other. He works a lot like us, the team.
There were no wins but three tight games including two draws, what is your assessment
collectively ?
It was fine. We lost the first game against Spain. There are no regrets that we lost against them. Their
starting XI was full of stars with players from LaLiga, on a really high level. We just lost 2-1. We did a
draw against Norway. I felt that when I played, we were much better in the game. Then they got a penalty
they didn’t deserved, I think. We had many great chances we didn’t score. But we have one guy in our
team called Lionel Messi and he scored a great goal. We’ve got Eggert Aron (Guðmundsson). He scored
like the « Encara Messi » goal on the 90th minute. It was crazy. It was really important to get a point in
that game. We could have a final in the last game against Greece. We needed to win to get through the
semi-finals. But we did a draw also against them. I was really annoyed after the game because we were
much better. We had the ball all the time. They didn’t have a chance. We just didn’t use our chances. That
was the big issue of this game : we didn’t finish our chances. We could have go to the semi-finals, it would have been crazy.
You played 17 minutes during this Euro, what do you remember on a personal level ?
I felt really good. That was good to be back in the Icelandic squad after one year. I’ve got one good chance in the game, that I missed but I was offside so that was ok.
Do you regret that you played only 17 minutes ?
Yes, of course, I was not 100% happy about it. I want to play more, of course. But I really understand the
coach because I wasn’t with them during the qualifiers. It was just great and a good honor to play a U19
Euro because I’m just 17 years old so I play with guys who are two years older than me. And I have two
more Euro that I’m going to with Iceland.
You are only two Icelanders left at FCK, with Orri Steinn Óskarsson, what do you think of the
departures of Hákon Arnar Haraldsson to Lille and Ísak Bergmann Jóhannesson to Fortuna
Dusseldorf ?
For Hákon, it was a really good move. I think he needed the move because he was a top player in the
Danish league. He showed that he can play on a high level. He’s so young, I think it was important for him
to take a good step forward, on a higher level. I think it was a great move for him.
Ísak went on loan at Dusseldorf, in 2. Bundesliga. I think it’s good for Ísak to get minutes. He’s so young,
he needs to play, he already said it in an interview. He wasn’t playing enough in FC Copenhagen.
You have a similar background to Hákon Arnar with a few first team games in Iceland before
joining FCK youth, is he a role model for you ?
Yeah, of course. He’s a great player and he did the thing that I want to do. He came here at 16 years old,
he made his way to the first team and then showed to people in Copenhagen that he’s the best player of the city. He’s been sold for many millions to Lille so of course he’s a role model for me.
How does it feel when you’re a young player from a little town in Iceland, to see your friend move
away into a top 5 league for 17 millions ?
That’s absolutely crazy. He came from Akranes, where 5 000 people live and he’s now in one of the best
teams in France. That’s incredible. That shows how much you have to work to reach to the highest level. I
came here one year ago and I met Hákon. On the training ground, he was a leader on the pitch, he shot
more. He was always focus and that gave him the chance to play with Lille.
FCK faced Breiðablik this summer, even though you weren’t part of it, how did it feel to see these
two clubs meet ?
It was really cool to see all my friends of Breiðablik playing in the big stadium of FC Copenhagen. It was
a little bit crazy to see Breiðablik playing a hard game. To see Órri Steinn (Óskarsson, ndlr) score a hat-trick against his dad was crazy.
Do you hope to be able to play your first minutes with the pros on the European stage?
Yeah, 100%, I’m gonna work for it and put more effort in it, work hard and it will come.
You really improved in English, it’s a way to progress ?
Yeah, thank you a lot !
Do you speak Danish too ?
I speak Danish, it’s not 100% but I can understand 100% of Danish and I talk like 80% of Danish. It’s
really coming, six months more and I’ll can talk 100% Danish. Icelandic and Danish are very similar, it’s
not like learning Chinese or something.
What can we wish you for the future?
You can wish me good luck !
What are your ambitions for this season ?
To score more goals and assist more, win the league and play in Youth League.