Dans un pays où le nombre de licenciés atteint les 10% de la population, la Kalaallit Arsaattartut Kattuffiat, la fédération groenlandaise de football, tente aujourd’hui de rejoindre la CONCACAF après avoir tenté de rejoindre la FIFA. Entre nouveaux enjeux et gros investissements nécessaires, présentation de l’Arktisk Stadion, véritable symbole du projet groenlandais.
Avec son statut de territoire autonome, le Groenland tente depuis plusieurs années de rejoindre l’UEFA, épaulé par le Danemark. Cependant, rien n’y fait, son impossibilité à maintenir un terrain herbeux en raison du pergélisol et son manque d’infrastructures ne lui facilite pas la tâche. Lassée par le manque de soutien du Danemark sur le long terme, la fédération a décidé de se retirer de ce projet et postule désormais à la CONCACAF, Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes, avec comme objectif de l’intégrer d’ici à la saison 2024-2025.
De ce fait, le Groenland doit répondre à de nouvelles contraintes. L’équipe nationale doit posséder un stade couvert d’une capacité minimale de 3000 spectateurs et qui ne doit pas être à plus d’une demi-heure de route d’un aéroport. Problème, leur stade actuel, le Nuuk stadion, ne possède pas de tribunes bien qu’environ 2000 spectateurs peuvent suivre les matchs en s’installant sur une petite colline située sur le côté du terrain.
En ce sens, la fédération a imaginé, en collaboration avec l’architecte David Zahle, un nouveau stade flambant neuf répondant à tous les critères d’entrée à la CONCACAF. Nommé l’Arktisk Stadion, ce dernier a comme principale caractéristique de parfaitement se fondre dans le paysage, notamment lorsqu’il neige. Son toit sera en bois, autoportant, et ne touchera le sol qu’aux quatre coins du terrain, ce qui lui donne une réelle impression de voler et de légèreté.
De plus, le stade sera complètement fermé afin de maintenir une température correcte à l’intérieur dans le but de garantir un bon état de la pelouse peu importe la période de l’année. Pour ce faire, de grandes vitres seront installées sur les côtés du terrain, ce qui empêchera de ressentir un sentiment d’enfermement. Ces dernières ont comme principal atout de pouvoir offrir aux passants une vue sur le match qui s’y déroulera, car nous le rappelons, leur but est de rassembler un maximum de groenlandais grâce au football. Les tribunes se situeront que sur un seul côté du stade, un choix étonnant mais judicieux puisqu’il permettra aux spectateurs d’avoir une vue sur les fjords. De plus, les tribunes ne seraient pas visibles depuis l’extérieur du stade, offrant donc une vue imprenable sur le terrain pour les passants, hâte de voir comment cela est possible cependant.
Le plus gros frein à ce projet reste financier malgré tout. Normalement prévu pour 2020, la construction du stade a été reportée un an auparavant, particulièrement à cause du manque de fonds. En effet, ce projet est estimé à 41 millions d’euros, mais la fédération a énormément de mal à trouver des investisseurs. Nous ne savons pas exactement où en sont les différentes collectes de fonds, mais il est très peu probable que le chantier débute dans un avenir proche. De plus, le Danemark ne souhaite pas participer financièrement, car leur accord avec le Groenland ne prévoit pas le financement d’un aussi gros projet.
Avec une population qui devrait augmenter de 30% d’ici à 2030, ce projet est bien plus que simplement sportif. En effet, l’architecte en charge de ce projet a imaginé un lieu de rassemblement autour de la culture. À côté du stade serait construit un hôtel, notamment pour permettre aux joueurs de pouvoir y séjourner, mais sera aussi construit le Nationalgalleri (Galerie Nationale du Groenland), qui retracera l’art historique et contemporain du pays.