Un américain né en Allemagne, qui a joué au Canada, aux USA, en Finlande, en Islande et en Suède… Voilà le profil atypique de Josh Wicks, gardien de l’IK Sirius. Forcément, Nordisk Football ne pouvait pas passer à côté sans vous le présenter ! L’imposant portier de 33 ans semble au sommet de sa carrière au sein d’une équipe qui joue les trouble-fête en haut du classement de l’Allsvenskan.

La formation d’Uppsala, bien que promue, est en effet à la lutte pour le podium et les 77% de tirs arrêtés par ce personnage haut en couleur n’y sont pas étrangers ! À une époque où des sommes démesurées affolent le marché des transferts, où les montages financiers volent les Unes des journaux aux performances sportives, l’histoire de Josh Wicks nous rappelle qu’il existe un football différent, fait d’aventures, de péripéties et de belles histoires. Et ça fait du bien !

(Interview in english below)

Josh Wicks garde actuellement les cages de l’IK Sirius (Photo : Nils Jakobsson)

Tu es né à Landstuhl, en Allemagne (140 km au nord de Strasbourg). L’un de tes parents était militaire ? Quand es-tu retourné aux USA ?

Oui, mes deux parents étaient dans l’armée et je suis retourné en Californie quand j’avais 4 ans.

 

Quand et pourquoi t’es-tu mis au football, ou devrais-je dire au « soccer » ? Ce n’est pas le sport majeur aux États-Unis !

J’avais environ 10 ans et je courais après mon frère pour me battre avec lui. Il s’est échappé et est revenu avec des bonbons, pour que je ne le frappe plus. Je lui ai dit de me montrer d’où il les avait, et c’est à ce moment qu’il m’a amené à une équipe qui jouait au soccer. Je leur ai demandé des bonbons, ils m’ont demandé si je pouvais jouer et m’ont collé au but !

 

Durant les premières années de ta carrière, tu as joué pour les Vancouver Whitecaps, les Portland Timbers, L.A. Galaxy et D.C. United. Quel souvenir gardes-tu de ton expérience en MLS ?

C’était très professionnel et un bon mélange entre anciens et jeunes joueurs. Beaucoup de voyages et une bonne couverture médiatique. Les entraînements étaient également très intenses.

 

Y a-t-il un joueur qui t’a marqué plus que les autres là-bas ?

J’ai joué avec David Beckham et c’est un joueur, un coéquipier et une personne de classe mondiale.

Wicks a côtoyé Beckham au L.A. Galaxy (Photo : Sandra Mu)

En 2011, changement radical ! Tu as traversé l’Atlantique pour atterrir en Finlande, à l’IFK Mariehamn ! Était-ce un choix ou était-ce en l’absence d’autres opportunités ?

Après ma blessure qui m’a mis sur la touche pendant plus d’un an, c’était par manque d’opportunités aux Etats-Unis. Je me suis déboîté l’épaule et rompu les ligaments croisés. J’ai dû être opéré pour les deux. J’avais déchiré la capsule articulaire de mon épaule.

 

Étais-tu effrayé à l’idée de t’envoler à des milliers de kilomètres avec ta famille, vers un pays et un championnat inconnu ?

Non, pas du tout. J’adore l’aventure. C’est une raison pour laquelle j’adore le football, toutes les aventures que vous êtes amené à vivre.

 

L’adaptation a-t-elle été facile pour toi ? Tu es passé de grandes villes aux petites îles Åland, avec une autre culture, une autre langue, etc…

Haha ! Ce n’était pas facile du tout ! C’était en fait très difficile, mais j’avais une femme formidable et le football pour garder les pieds sur terre, et puis j’ai rencontré un autre Américain là-bas, qui est vraiment un bon ami, comme un frère à ce jour. Le plus dur était de s’adapter à la culture.

 

Tu as joué un an en Finlande et puis, autre destination : l’Islande et Thòr Akureyri, en deuxième division. Tu étais tombé amoureux du Nord ?

Oui, j’aime les habitants, mais pas la météo ! (rires) Au début c’était compliqué, mais maintenant j’arrive à jouer par ce temps.

Akureyri, au nord de l’Islande (Photo : Islande Voyage)

Je suppose que ces clubs étaient totalement différents de ceux que tu avais connus avant… Quelle est l’atmosphère quand tu joues un match dans de tels environnements ?

Les fans sont moins nombreux mais toujours passionnés. Les clubs étaient gérés différemment et le traitement des joueurs était un peu différent mais pour moi, le football est le football.

 

As-tu un exemple de cette différence de traitement ?

En MLS tu prends l’avion pour chaque match et pour les rencontres à l’extérieur, tu reçois de l’argent pour la nourriture. En Finlande, tu prends le bus et tu manges quand ils te le disent, ou alors tu achètes ta propre nourriture…

 

Avec Thòr Akureyri, tu as aussi remporté le championnat ! Comment avez-vous célébré cela avec les supporters ?

C’était génial ! On a eu un très beau banquet pour les joueurs et le club, puis une plus grosse fête dans la ville pour les fans et tout le monde.

 

En février 2014, tu as pris un avion pour Stockholm et as signé pour l’Athletic Football Club United (aujourd’hui AFC Eskilstuna depuis le déménagement dans la ville à l’ouest de Stockholm en 2016). L’équipe est alors en troisième division. Mais en trois ans, vous êtes promus deux fois pour atteindre l’Allsvenskan et sur le plan personnel, tu réalises de belles performances ! Peux-tu nous raconter un peu ces magnifiques saisons ? 

Nous avions un super coach et un groupe d’hommes qui avaient faim de bien faire. Ce n’était pas facile car nous voyagions partout en bus et les ressources du club n’étaient pas si bonnes, mais nous savions qu’en gagnant, nous pourrions avoir mieux, et faire mieux en tant que joueurs. Et oui, j’ai bien joué aussi ! Haha ! Trois années formidables !!!

L’AFC United a révélé Josh Wicks à la Suède. (Photo : Göran Johansson)

Depuis janvier, tu es un joueur de l’IK Sirius. Le club monte également de Superettan (la deuxième division), et vous avez fait une incroyable première moitié de championnat ! La Suède semble finalement être le bon endroit pour toi ! 

Jusqu’ici tout va bien, mais mon contrat se termine en novembre, alors j’espère être assez bon pour sécuriser un contrat à long terme. Donc oui, la Suède me va bien jusque là !

 

Jusqu’où pouvez-vous aller avec Sirius cette saison ?

J’espère finir dans le top 3 !

 

Durant cette partie de carrière dans le nord de l’Europe, as-tu parfois douté ou voulu rentré aux USA ?

Parfois oui, mais ça n’a pas beaucoup d’importance aujourd’hui.

 

Et maintenant, parlons de choses sérieuses ! Après avoir joué dans autant de pays, combien de langues parles-tu ?

Haha ! Pas beaucoup ! Je comprends un peu le suédois et le parle un petit peu sur le terrain mais c’est vraiment tout…

 

Où sont les plus beaux paysages ?

En Islande, c’est sûr !

 

Quelle spécialité culinaire préfères-tu ?

Mexicain et italien en général, et parmi les endroits où j’ai été, j’aime la nourriture suédoise.

 

Enfin, dirais-tu que ta carrière peu commune a changé ta vision du football professionnel ?

Pas du tout !

 


Version originale :

You were born in Landstuhl, in Germany (only 140 km north of Strasbourg). So I guess that one of your parents was in the army ? When did you return to the USA ?

Yes, both were in the army, and I returned to California when I was four.

 

When and why did you come to football, or should I say, « soccer » ? It’s not the major sport in United States !

I was about ten years old and chasing my brother to fight him. He got away and brought back candy, so I would not beat him up. I made him show me where he got it from, and that’s when he took me to a team playing soccer. I asked them for candy, and they asked me if I could play and stuck me in goal !

 

During your first career years, you played for the Vancouver Whitecaps, Portland Timbers, LA Galaxy and DC United… What do you remember about your experience in MLS ?

It was very professional and a good mix of old and young players. A lot of travel and good media cover. The trainings were really intense as well.

 

Was there a player who impressed you more than others ?

I played with David Beckham and he was a world class player, teammate and person.

 

In 2011, radical change ! You crossed the Atlantic to land in Finland, in IFK Mariehamn ! Was it a choice or was it in the absence of other opportunities ?

After my injury that left me sidelined for over a year, it was a lack of opportunities in the States. I dislocated my shoulder and tore my lateral cruciate ligament. I had to have surgery on both. I ripped my joint capsule in my shoulder.

 

Did you be « afraid » about flying thousands miles away with your family, to an unknown country and championship ?

No, not at all. I love adventure. That’s one reason I love football, all the adventures you get to have.

 

Was the adaptation easy for you ? You went from big cities to the small Åland Islands, with another culture, another language and so on… 

Haha ! It was not easy at all ! It was actually pretty tough, but I had a good woman and football to keep me grounded as well as I met another american there, who is actually a really good friend, like a brother to this day. Adjusting to the culture was the toughest.

 

You played one year in Finland and then, other destination : Iceland and Thòr Akureyri, in second division. You fell in love with the North ?

Yes, I like the people, but not the weather ! Lol ! At first it was difficult, but I can play in it now.

 

I guess these clubs were totally different from the ones you’d known before… What is the atmosphere when you play a game in such places ?

Smaller fans but still diehard fans. The clubs were ran differently and treatment of footballers was a little different but to me, football is football.

 

Do you have an example of this different treatment ?

In MLS you fly to every game and on away games, get money for food. In Finland, you take a bus and you eat when they say, or you buy your own…

 

With Thòr Akureyri, you also won the championship ! How did you celebrate that with the fans ?

It was great ! We had a very nice banquet for players and club, and then a bigger party in the city for fans and everyone.

 

In february 2014, you took a flight to Stockholm and signed for AFC United. The team is at this time in third division. But in 3 years, you clinch two promotions to rise in Allsvenskan and you personally perform well ! Can you tell us a little about these beautiful seasons ? 

We had a great coach and a group of guys that were hungry to do well. It was not easy as we traveled by bus everywhere and not too good resources from the club, but we knew if we win, wen can get better and do better as players. Yes, I played well also ! Haha ! A great 3 years it was !!!

 

Since january, you’re an IK Sirius player. The club comes from Superettan too, and you made an incredible first half of championship ! Sweden seems finally to be the right place for you ! 

So far so good, but my contract runs out in november, so hopefully I do good enough to secure a long term deal. So yes, Sweden is a nice fit for me so far !

 

How far can you go with Sirius this season ?

I hope to finish Top 3 !

 

During this part of career in North Europe, did you sometimes doubt or wanted to return to the USA ?

Sometimes yes, but not a big importance right now.

 

And now, let’s talk about some serious things : After playing in so many countries, how many languages do you speak ?

Haha ! Not much ! I understand a little swedish and speak some on the field but that’s it really…

 

Where are the most beautiful landscapes ?

Iceland, for sure !

 

Which culinary specialty do you prefer ?

Mexican and Italian in general, and where I have been, I like the swedish food.

 

Finally, would you say that your unusual career changed your vision of professional football ?

Not at all !

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