Après plus de vingt ans d’une carrière diverse et prolifique, l’un des meilleurs footballeurs (si ce n’est le meilleur) scandinaves vient de raccrocher ses crampons. Parti de Malmö, sa ville natale, Zlatan a cherché à conquérir le monde. D’Amsterdam à Milan, de Turin à Manchester, de Paris à Los Angeles, le Suédois a gagné partout où il est passé. Nordisk Football vous propose une série spéciale de huit papiers pour retracer son immense parcours, de son enfance à sa fin de carrière en passant par la sélection.
Paris Saint-Germain (2012/2016)
Pour montrer leur ambition et la solidité du projet parisien, les nouveaux patrons Qataris du club francilien font de Ibra leur objectif N°1. Dans son livre « Je suis le football » (Jag är Fotboll), Zlatan raconte son arrivée à Paris : « Galliani m’avait dit : « Ne t’inquiète pas Zlatan, on ne te vendra pas ». Quelques semaines plus tard, j’étais dans ma maison de Vaxholm, je venais tout juste de me faire une sortie en jetski quand j’ai vu que j’avais cinq appels manqués de Mino pour m’annoncer que Leonardo allait m’appeler. (…) Je réponds alors à Mino : « Écoute, je ne répondrai pas à son appel. Galliani m’a confirmé qu’il ne me vendrait pas ». Puis, Mino m’a simplement dit : « Je sais, mais ils t’ont déjà vendu ». J’étais très énervé contre mon président. J’ai alors tenté de faire échouer le transfert. Quand j’ai parlé à Mino cet été-là, je lui ai dit que l’on allait rendre la tâche difficile au PSG. Je voulais garder mon salaire milanais et je voulais que les Parisiens disent quelque chose comme : « Mec, tu exagères, tu demandes trop ». Je voulais me servir de ça pour qu’ils se retirent. Donc, j’ai dit à Mino de noter tout ce que je voulais. J’ai listé tous mes souhaits et quand j’ai terminé, j’ai dit à Helena* qu’ils n’allaient jamais accepter ça, que c’était impossible. Vingt minutes après, Mino m’a rappelé et m’a dit : « Tu as tout ce que tu as demandé ». Après ça, il n’y avait plus de retour en arrière possible, donc je lui ai dit « ok, prépare tout ». Je suis un homme de parole. Quand je dis quelque chose, je le fais. » Rapidement, la Ligue 1 apprend à connaître le phénomène Ibrahimović. Zlatan fait du Zlatan, il signe deux doublés contre Lorient et Lille et s’attire les éloges d’un ancien Ballon d’Or et grand buteur français, Jean-Pierre Papin qui n’hésite pas à l’encenser : « Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu un buteur comme lui en France. Il est sur une autre planète ». En Champions League, son but contre Kiev le distingue comme le premier joueur à marquer pour six clubs différents dans cette compétition. Pour le Classique OM-PSG, le Suédois marque d’une reprise acrobatique du talon et sur un coup-franc de 25 mètres (2-2). Rien ne semble en mesure de résister au talent de ce joueur atypique. Néanmoins, son arrogance et son manque d’humilité ne plaisent pas à tout le monde. Sûr de sa force, Ibrahimović marque 30 buts en championnat et devient le premier joueur depuis JPP (1989/90) à atteindre cette barre mythique. Mais si le PSG se balade en L1 avec l’obtention du titre avec douze points d’avance sur Marseille, le Barça stoppe les rêves européens du club de la capitale en dépit de deux résultats nuls (2-2 / 1-1). Auréolé du titre de meilleur buteur de L1, il est désigné comme le meilleur joueur du championnat par l’UNPF.
Lors de la saison suivante, Zlatan continue son festival. Personnalité médiatique, les Guignols lui offrent sa marionnette et le gimmick « Je les ai zlatané » entre dans le langage courant des Français. Contre Anderlecht, il inscrit son premier quadruplé en carrière dont une reprise de volée de 28 mètres flashée à plus de 100km/h. Les performances s’enchaînent, les buts pleuvent. Très vite propulsé sur le devant de la scène nationale, Paris et son nouveau coach Laurent Blanc filent vers un nouveau titre national. En plus de l’Hexagoal, le PSG cumule le Trophée des champions et la coupe de la Ligue. Mais, encore une fois, l’aventure s’arrête en Champions League avant le dernier carré. Cette fois, Chelsea empêche Paris de poursuivre son parcours. Malgré une belle victoire au Parc (3-1), Demba Ba ruine les espoirs de C1 (2-0) à quelques minutes du coup de sifflet final. Avec 40 buts marqués toutes compétitions confondues, Zlatan devient le meilleur buteur sur une saison devançant l’Argentin Carlos Bianchi (39 buts en 1977/78). Maigre consolation pour le Scandinave.
En 2014/15, la razzia est totale pour le club francilien. Paris marche sur la France et rafle tous les trophées mis en compétition (Trophée des champions, L1, coupe de la Ligue et coupe de France). C’est un tsunami bleu, blanc, rouge, un quadruplé historique en France. Pourtant, Paris connaît quelques difficultés dans le jeu. D’ailleurs, victime d’une talalgie qui le met sur le flanc pendant deux mois au début de la saison, Zlatan a du mal à retrouver son meilleur niveau lors de cette saison. Si ses stats restent impeccables en championnat (19 buts en 24 matches), il a créé la polémique après le match contre Bordeaux en criant au retour les vestiaires : « En 15 ans, je n’ai jamais vu un [bon] arbitre dans ce pays de merde (…). [ils] ne méritent même pas le PSG. » Et surtout il n’arrive pas à faire passer un cap européen à son équipe. Puis, avec un carton rouge précoce récolté pour un tacle non maitrisé sur Oscar, il laisse Paris se débrouiller tout seul pour écarter Chelsea (1-1 / 2-2). Absent du quart de finale aller contre Barcelone (1-3), Ibra n’arrive pas à remonter le handicap accumulé au Parc (2-0). Des critiques commencent à émaner dans les médias. Ils lui reprochent d’être « fort avec les faibles et faible avec les forts » pour son incapacité à faire passer le cap européen à son équipe.
Comme l’année précédente, Paris offre un raz de marée victorieux à ses supporters avec le Trophée des champions, le championnat et les deux coupes nationales. Avec plus de trente points d’avance sur son dauphin lyonnais, le club dirigé par Laurent Blanc a tué tout suspens. Même si le Suédois compte désormais 34 printemps, il n’en demeure pas moins d’un réalisme impressionnant. Auteur de 38 buts en L1 et de 50 toutes compétitions confondues, il est l’atout offensif N°1 de son équipe. En octobre 2015, il dépasse Pauleta et s’empare du titre honorifique de meilleur buteur de l’histoire du club. D’ailleurs, il reconnaît lui-même être dans une excellente forme : « Je me sens encore jeune, très jeune. (…) C’est la meilleure saison de ma carrière sur le plan statistique. Je pense que je n’ai jamais été meilleur ». Cependant, cette excellente forme n’est pas suffisante pour aller loin en Europe. Comme les saisons précédentes, le PSG se heurte à un plafond de verre. Cette fois, Paris abdique face à Manchester City en quart de finale (2-2 / 1-0). Zlatan quitte la capitale française à l’issue de son contrat non sans une dernière polémique : « J’ai mis la Suède sur la carte du monde et maintenant j’ai mis la France sur la carte du monde aussi ». En quatre ans, Ibra n’a laissé personne indifférent (admirateurs, détracteurs) et a conquis la France où il a tout gagné.
*sa compagne
À suivre …
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