La liberté d’expression est inscrite à l’article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (DDHC) de 1789. Elle fait partie des droits fondamentaux. Elle permet à tout citoyen d’exprimer ses opinions sans risquer d’être inquiété par une autorité publique. Voilà la définition universelle de la liberté d’expression donnée par les différents pays de l’Union européenne. Mais il semblerait que l’UEFA, la deuxième plus grande organisation dans le football, en ait une définition différente.

Une somme à cinq chiffres à débourser

Lors du match opposant Brann à St Pölten en Ligue des Champions féminine, les supporters du club norvégien ont brièvement scandé « UEFA Mafia » suite à une décision arbitrale controversée. Anecdotique pour les spectateurs, impardonnable pour l’association. La sentence était immédiate. Sévère. Disproportionnée. Quelques jours plus tard, les dirigeants norvégiens ont été notifiés. Les informant qu’ils devront payer une amende de 5 000€ pour ces paroles. Une petite fortune pour la section féminine de Bergen.

Bien décidé à faire valoir leurs droits, ces derniers ont fait appel de leur sanction. Mais devinez quoi ? Dans ce cas, c’est l’UEFA elle-même qui décide si le club est en droit de porter réclamation ou non. Lunaire. Alors, évidemment, l’association n’allait pas se priver et a maintenu sa décision. De quoi faire enrager les supporters qui ont aussitôt récidivé lors du quart de finale face au FC Barcelone.

Les supporters de Brann lors du quart de finale de Ligue des Champions contre Barcelone

Supporters, taisez-vous !

Cette fois, des banderoles ont fait leur apparition. « Nous sommes de Bergen et nous chantons ce que nous voulons » ajoutaient-ils. Quel malheur ! Mais que font les autorités face à cette horde de hooligans déchainés… euh… pardon, face à ces supporters, installés en tribunes qui ne font rien d’autres qu’encourager leur équipe ? Riposte immédiate et nouvelle amende de 5 000€.

Une somme que le club norvégien n’aura pas à débourser. Il y a quelques jours, Fjordkraft, le partenaire principal de la section féminine, a déclaré prendre en charge l’intégralité de l’amende pour que cette dernière ne se retrouve pas en difficulté. Très beau geste.

Mais il va sérieusement falloir se poser les bonnes questions. L’UEFA voudrait-elle entraver la progression du football féminin ? Car apparemment, avoir de fervents supporters n’est pas toléré. Pourquoi infliger de telles sanctions, qui représentent près de 20% des recettes d’un match en Ligue des Champions pour le club norvégien ? Devons-nous venir au stade, rester assis et se taire, comme de bons consommateurs ? Les ambiances aseptisées les font-ils rêver ?

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