Lundi 3 décembre dernier, l’attaquante norvégienne de l’Olympique lyonnais a été sacrée premier Ballon d’Or féminin de l’histoire. Une consécration venant récompenser une année monstrueuse, ponctuée de titres, et symbolisant la prédominance des nations scandinaves dans le football féminin. Mais mettant également en lumière ses conflits avec la fédération norvégienne.

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Ada Hegerberg avec sa récompense d’un long travail et d’une formidable année 2018 : le premier ballon d’Or féminin. Crédit photo : Ivar Waage Johansen.

32 matches lors de la saison 2017-2018, 53 buts. Tel est le bilan statistique de la nouvelle égérie du football féminin. Des chiffres qui feraient pâlir un Messi ou un Ronaldo et corroborant l’ascension fulgurante de l’internationale norvégienne de 23 ans. « Footballistiquement, elle a ce potentiel que seuls les grands joueurs ont. Avec cette puissance physique, cette technique et cette audace. Ada est unique. C’est une avant-centre exceptionnelle qui fait partie des joueuses qui marquent toute une génération », a réagi le président de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, suite au sacre de sa protégée. Des éloges loin d’être démesurés pour celle qui a joué un rôle essentiel dans le cinquième triomphe des Lyonnaises en Ligue des champions.

Des fjords à la Ligue des Champions

Née dans les fjords norvégiens à Sunndalsora un 10 juillet 1995, Ada Hegerberg n’avait qu’un seul but. Ou plutôt seulement le but en ligne de mire. De la jeune pépite de Sunndal à la machine à scorer de l’OL, Ada s’est rapidement imposée comme la serial-buteuse la plus redoutée de la planète football. Trop talentueuse pour le club norvégien de Stabaek (2012-2013), trop prometteuse pour le club allemand de Postdam (2013-2014), seul Lyon, son club depuis 2014, pouvait lui offrir un challenge à sa hauteur. Des hauteurs qui se sont transformées en sommets vertigineux, se traduisant par 3 Ligue des champions et plus de 200 buts en carrière à seulement 23 ans.

En parallèle, la première Ballon d’Or de l’histoire a une sœur aînée, paradoxalement devenue sa rivale sur le terrain. Andrine Hegerberg a récemment signé au Paris Saint-Germain, seul club en mesure de concurrencer l’OL, pour en devenir la métronome au milieu de terrain. Un clin d’œil du destin qui n’a pas empêché la grande sœur de féliciter la petite :

« En Norvège, le football est le sport le plus populaire chez les filles et cela depuis des années mais elles n’ont pas les mêmes opportunités que les garçons. » – Ada Hegerberg

Une relation contrastée avec la Norvège

Le sacre de la native de Sunndalsora est une ode à la prédominance des nations scandinaves dans le football féminin. Pour autant, sa relation avec la Norvège s’est grandement détériorée. « En Norvège, le football est le sport le plus populaire chez les filles et cela depuis des années mais elles n’ont pas les mêmes opportunités que les garçons. La Norvège a une grande histoire dans le football féminin mais c’est plus difficile maintenant. Nous avons cessé de parler de développement et d’autres pays nous sont passés devant », témoignait-elle suite à la piètre prestation de la Norvège lors de l’Euro 2017. Internationale norvégienne depuis 2011 alors qu’elle n’avait que 16 ans (66 sélections – 38 buts), la star du pays refuse, à ce jour, d’honorer une nouvelle sélection.

« Les Norvégiens sont évidemment très fiers, nous a confié Lars Tjaernas, journaliste chez Aftenposten, au lendemain du sacre d’Hegerberg. Mais au vu du conflit entre la fédération et Ada, les réactions sont mitigées. Certaines de ses partenaires en sélection ne l’ont pas félicité, ni même la fédération norvégienne de football, révèle-t-il. Tout le monde espère évidemment que les deux bords trouveront une solution pour le bien du football norvégien ».

Finalement, la vraie polémique n’est pas de savoir si Ada sait Twerker ou non, mais si elle compte un jour retrouver la sélection norvégienne.

 

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