L’IFK est en reconstruction. Björn Westerberg remplace Gunder Bengtsson qui part en Norvège faire les beaux jours de Vålerenga. D’autres départs sont à signaler : Conny Carlsson à …Toronto, Dan Corneliusson au Vfb Stuttgart. L’équipe se renforce avec les arrivées de Stephan Kullberg, Roland Nilsson, Steve Gardner. Hysen, lui, prend le capitanat. Un certain Roger Gustafsson lui prend en main l’équipe junior. Sur le plan national, Göteborg garde le cap. Un titre de champion de Suède après la victoire 1-1 et 3-0 en finale face à Östers IF et un succès en Coupe contre Hammarby (1-0). C’est un nouveau doublé et une domination sans partage. L’aventure européenne elle se solde sur une deuxième élimination au premier tour consécutive en C1 contre la Roma de Falcao (3-0, 1-2) futur finaliste de cette édition.


1983-1986 : le deuxième souffle à la désillusion

Un 3ème titre en 1984 confirma la domination Blavitt sur le plan national. Avec une finale face à Norrköpping remportée haut la main (5-1, 2-0) renforcée par Petterson venu tout droit de Norrköping, de… Mats Gren et Peter Larson de Halmstad. Coté départ, deux autres cadres de la finale 82, Stromberg au Benfica et Hysen au PSV Eindhoven. Mais à la mi saison, Nilsson est une nouvelle fois de retour après son passage à Kaiserslautern (celui-ci refusera même d’accompagner son coéquipier l’international allemand Briegel, malgré l’insistance de ce dernier ,pour Vérone. Le club italien se retournera sur le bison danois Ejkaer Larssen et remportera  en 1985 le Calcio).

La saison européenne 84-85, verra donc Göteborg jouer pour la 2éme année consécutive en C1. Les luxembourgeois de Beggen, adversaire du 1er tour, encaisseront 17 buts sans en marquer un seul (0-8 et 0-9). Ce qui fait de cette double confrontation la 2ème plus large victoire en coupe d’Europe. Le tour suivant l’IFK se débarrassera des belges de Beveren (1-0, 1-2) après prolongations. Malheureusement, au printemps 85, sous la houlette de Bengtsson remplaçant à l’intersaison de Westerberg démissionnaire à sa demande, le Pana mettra fin à l’aventure (0-1, 2-2). Grâce notamment à un penalty contestable pour les athéniens. Göteborg finira à une 4éme place du championnat mais se qualifie pour les playoffs et perdra son titre en finale contre… Örgryte IS, l’autre club de la ville.

Le titre national perdu, les bleus et blanc retrouve cet automne-là, Hysen de retour de Eindhoven. La campagne européenne voit les suédois disposer des bulgares du Trakia Plovdiv (3-2, 2-1) puis des turcs du Fenerbahce (4-0, 2-1) et atteignent pour la 4ème fois en 7 ans un quart européen.

Printemps 86, la désillusion

Pour cette nouvelle saison, l’IFK va tenter de reprendre sa couronne perdue en parallèle de l’aventure entamée en C1. Pour cela, le club voit les arrivées du milieu d’Hammarby Michael Andersson, de Lars Zetterlund et de l’arrière gauche Matt Carlsson.

L’adversaire européen se nomme Aberdeen. Un nom incontournable des 80′. Vainqueur de la C2 en 83 face au Real, elle connait comme Göteborg une décennie couronnée de succès. Cette formation a réussi l’exploit d’être champion d’Ecosse au nez des clubs de Glasgow. Cela sans doute grâce à son entraîneur Alex Fergusson en poste depuis plus de 8 ans et occupant en parallèle le poste de sélectionneur de l’Ecosse. IFK-Aberdeen, peut-on imaginer une telle rencontre aujourd’hui en quart de la Ligue des Champions ?

D’abord 0-0 en Suède, avant le coup d’envoi, une minute de silence impeccablement respectée a été observée pour le Premier ministre suédois Olof Palme, assassiné dans les rues de Stockholm (affaire toujours pas résolue à ce jour). Tout reste à faire. Au retour, à la 16ème, Willie Miller d’un tir du gauche donne l’avantage aux Dons. Tord Holmgren surgi juste avant la pause pour le but si crucial à l’extérieur pour les Suédois. En seconde période, les locaux par John Hewitt reprenaient l’avantage à 10 minutes de la fin. Aberdeen qualifié ? Pas pour le jeune attaquant Ekstrom qui à la 89ème se joua de la défense des Dons et ajouta ce qui allait être le but de la qualification pour l’IFK, 2-2. Une nouvelle demi-finale européenne attend les suédois.

Barcelone 1986

« Nous étions la meilleure équipe du monde, il est difficile de comprendre aujourd’hui quand on voit le football en Suède. Nous les avons battus 3-0 à domicile, mais cela aurait pu facilement être 5-0. C’était comme si trois buts étaient suffisants, nous avions l’impression que nous étions tellement mieux qu’eux. J’aurais pu en mettre un de plus, j’en suis sûr  » – Torbjörn Nilsson.

Voilà sans doute les mots qui symbolisent le mieux ce match aller face au Barça. Comment lui donner tort. Il suffit de voir les images de ce match en Suède pour se rendre compte de la détermination et de l’implication scandinave. Nilsson, très virtuose ce là, par 2 fois (24’ et 44’) permit aux siens de faire le break à la pause. Puis, grâce à un magnifique travail de Ekstrom (déjà acteur sur les deux premiers buts), Holmgren (59’) porta le score à 3-0, devant plus de 43 000 personnes euphoriques. Le Barça désorganisé, entre 2 percées suédoises tente de réagir. Mais Wernersson se montra par 2 fois infaillible, l’ultime tentative catalane verra la tête de Marcos Alonso, finir sur la barre. Göteborg remporta avec la manière cette première manche et s’attend à trouver un Barcelone vexé et revanchard, porté par toute une région qui veut voir ses blaugranas disputer une finale « à la maison », à Séville.

Au retour, dans un Nou Camp (et pas Camp Nou…à chaque appellation son époque) plus bouillant qu’aujourd’hui, le Barça avec un Schuster souffrant, ne laissa pas traîner les choses. Au bout de 10 minutes sur une passe de Caldère, Alonso (titulaire suite à la blessure d’Archibald) ouvrit le score. Les suédois réagissent mais buttent soit sur un « regretté  » Urruti des grands soirs, ou soit sur les poteaux catalans. L’IFK se voit même refuser un but à la demande du juge de ligne. 0-1 à la pause, après une 1ère mi-temps de haute qualité, l’espoir est toujours de mise. Mais à la 57éme, Alonso, encore lui, double la mise. La machine catalane est en marche, le Nou Camp bouillonne. Il explose à la 69ème lorsque Alonso réalise le triplé de la tête sur à un centre de Carrasco et ramène le Barca à hauteur de leur adversaire du soir. Le score ne bougera plus. Les prolongations ne faisant pas évoluer les choses, dû à une baisse de rythme, arriva la séance des tirs au but.

Tour à tour, Petterson, Alexantro, Wernerson, Pedraza et Peter Larsson réussirent leurs tirs. 3-2 pour Göteborg. Carrasco buttant sur Wernerson, la transformation de Fredrikson permet aux suédois de concrétiser l’avantage 4-2. Caldere entretien l’espoir ibérique. Le tout jeune Roland Nilson a la finale au bout du pied. Mais son tir, trop timide sera détourné par Uruti qui semble être le seul catalan a appelé au calme voyant l’euphorie que son arrêt provoque. Ce dernier, ultime tireur de la série ramènera les deux formations à égalité 4-4. Nouvelle série où celui qui rate condamne pratiquement son équipe. Per Mordt à son tour s’élance et envoie la balle dans les tribunes. Les catalans ne sont plus qu’à un tir réussi de la qualification. Munoz ne rata pas l’occasion, et envoya le Barca en finale après presque 3 h de suspense  et un match digne des grands soirs européens.

Torbjorn Nilsson regrettera plus tard de ne pas avoir voulu prendre ses responsabilités en laissant tirer les jeunes Roland Nilsson et Per Edmund Mordt encore inexpérimentés. Diminué par un genou fragile, à 32 ans, il mit alors un terme à sa carrière. Lors de ses 3 passages, il jouera 444 matchs pour les Änglarna. Avec 329 buts, il devient le 2éme buteur de l’histoire du club. A quatre réalisations seulement de « Svarte »Filip Johansson.

« Il était meilleur que Zlatan et aussi bon que Messi », déclara récemment Glenn Hysén. Qu’importe la véracité de cette déclaration. Le culot de cette comparaison n’a d’égal que l’admiration de Hysen envers celui que beaucoup considèrent comme le meilleur joueur de l’histoire du club.


Demain : Episode 4 – La consécration 

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