À l’aube de l’entrée en lice dans cet Euro Espoirs du Danemark face à l’Equipe de France à 21H, nous avons pu nous entretenir ces derniers jours avec le sélectionneur des Danois, Albert Capellas. Un coach espagnol aux racines de Barcelone adepte de la philosophie de Johan Cruyff et du jeu de position qui a pu nous parler à travers cette interview orale de son parcours, de l’Euro U21 et de sa vision et philosophie de jeu :

(Versión original en español a continuación)

Présentation et parcours :

Bonjour Albert, pouvez-vous nous présenter votre parcours ? Comment est née votre passion pour le football et pour la tactique et les systèmes de Johan Cruyff ?

Eh bien, tout a commencé quand j’étais très jeune. Je m’entraînais au sein d’une équipe où mes entraîneurs me faisaient courir tout le temps sur le terrain, et je ne touchais le ballon qu’à la fin de la séance d’entraînement. Et je ne l’ai pas compris en tant que joueur. Jouer au football, ce n’est pas tellement courir et toucher le ballon si peu de fois.
Alors je me suis promis dès mon plus jeune âge à 12 ou 13 ans que je serais entraîneur parce que j’aimais le football. C’était clair pour moi que je voulais me consacrer au football et que j’enseignerais à mes équipes d’avoir toujours le ballon aux pieds.

Et puis j’ai eu la chance de voir Johan Cruyff à Barcelone et de pouvoir suivre de près toutes ses séances d’entraînement, regarder beaucoup de matchs, apprendre de tout ce qui se passait notamment à La Masia. J’habitais à 5 minutes du Camp Nou et je connaissais beaucoup de gens du club. Entrainer c’est ce que je veux, ce que je recherche et c’est pour cela que j’ai décidé d’y mettre toute mon attention. Mais ma passion pour le football est venue d’ici.

Ensuite, j’ai entraîné le club de football Gava durant 9 ans, qui est une ville à côté de Barcelone, où nous sommes montés 5 années de suite et où nous avons joué un style de jeu similaire au FC Barcelone. En ayant la possession du ballon, une équipe très offensive où j’ai pratiqué tout ce que j’avais appris. Et à la fin de mes 9 années au club, quand j’ai quitté l’équipe, j’ai signé au Futbol Club de Barcelona 3 jours après.

Dans votre carrière vous avez surtout été assistant et avez pris votre temps avant de devenir coach. Cela vous a-t-il servi pour adapter votre méthode de jeu de position 4v4+3 ?

En tant que jeune homme, j’ai entraîné plusieurs équipes de football de jeunes et plus tard dans le football professionnel, en effet j’ai été assistant de nombreux entraîneurs dans différentes ligues et j’ai vraiment eu l’opportunité de commencer ma carrière d’entraîneur avec l’équipe nationale danoise. Je pense que je suis prêt pour cela et je suis très content d’avoir pris cette décision.

Je suis un entraîneur qui aime avoir le ballon, et tout ce qui concerne le jeu de position qui non seulement a le ballon mais qui presse très bien après la perte de balle. Et oui c’est vrai, c’est l’un des exercices que nous pouvons utiliser pour ces aspects mais il y en a bien d’autres. Même si le 4v4 plus 3 est un classique pour nous.

Danemark et Euro U21 :

Vous êtes devenu le premier coach étranger à la charge d’une sélection jeune danoise. Cela s’explique-t-il par un modèle et style de jeu souhaité par la fédération, qui correspond à ce que vous prônez ?

La fédération danoise me connaissait très bien depuis mon expérience à Bröndby. Ils ont su comment je travaillais et comment je pensais et ils m’ont offert l’opportunité. Ils m’ont dit qu’ils auraient pu prendre un entraîneur danois mais qu’ils cherchaient une personne qui vient d’un autre football avec de nombreuses expériences, dans mon cas pour apporter toutes mes connaissances. Et le but est aussi de faire grandir les connaissances de toute la fédération et surtout penser différemment car si vous avez des gens qui pensent différemment lorsqu’ils discutent du jeu, alors la discussion est bien plus riche. Apportez d’autres arguments à la discussion du jeu et avoir des points de vue différents puis en discuter. Ils cherchaient une personne qui avait différentes façons de penser pour les aider à grandir au sein de la fédération et à penser le football. Ils ont donc pensé que je pourrais être cette personne. C’est un travail d’équipe, tout était plus facile.

Je connais Kasper Hjulmand (ndlr : le sélectionneur A) depuis de nombreuses années, nous avons beaucoup parlé de football pas juste depuis ma nomination mais aussi il y a quelque temps. Kasper est une personne qui aime vraiment le jeu de position, il a visité Barcelone et l’académie à plusieurs reprises et regarde chacun de leur match. Nous sommes donc très proches de la manière de comprendre fondamentalement le jeu et la manière de jouer. Notre collaboration avec Kasper a donc été très simple. Et avec les équipes U-17, U-19, au Danemark nous travaillons beaucoup en équipe et les connaissances sont beaucoup partagées et discutées. Les connaissances vont de haut en bas et de bas en haut pour que tous les entraîneurs puissent en bénéficier. Pas seulement de moi, mais nous apprenons de tout le monde.

Quelle est la différence entre coacher un club et une sélection ? Cela change-il votre approche et vos méthodes d’entrainements ? 

La vérité est que dans une sélection, vous n’avez pas le temps. Vous devez donc trouver un moyen de jouer avec un message très clair car vous n’avez pas beaucoup de jours pour les préparer à jouer au plus haut niveau. Dans les clubs, il y a beaucoup plus de temps, vous avez chaque semaine et de nombreux matchs. En équipe nationale, il y a très peu de matchs pour préparer l’équipe et très peu de séances d’entraînement.

Le scouting est donc essentiel dans la sélection, pour sélectionner des joueurs qui comprennent très bien votre façon de comprendre le jeu. Mais d’un autre côté, dans un groupe en club, vous avez généralement 25 à 26 joueurs et vous êtes avec eux toute la saison. Et au lieu de la sélection que vous pouvez corriger en fonction de l’état de forme de chaque joueur, cela dépend de la période de l’année dans laquelle nous sommes.

Cela doit donc nécessiter beaucoup d’observations, de scouting et d’analyse vidéo des rencontres des joueurs sélectionnables. Comment s’organise votre travail en dehors des rassemblements de la sélection ?

Chaque fois qu’il y a un matchs où les joueurs qui peuvent être sélectionnés jouent, nous essayons de regarder autant de matchs que possible. Nous analysons les big data que nous avons des matchs, parlons avec le staff et nous formulons la liste suivante. Un suivi très précis des compétitions européennes ou nationales, pour faire un suivi continu et explicatif de chaque joueur. Parce que plus vous avez d’informations, plus vous avez de chances de bien choisir lors de la sélection des joueurs. La clé d’une sélection est le scouting.

Il faut donc très bien savoir comment joue les joueurs pour ne pas se tromper lors de la sélection. Alors on voyage, on regarde les matchs en direct, on rencontre des directeurs sportifs, on parle aux joueurs,… Lorsque de nouveaux joueurs apparaissent, on essaye d’en savoir un maximum sur lui. Non seulement comment ils jouent, mais aussi en tant que personne, quelles sont leur journée quotidienne, …

Comment se prépare-t-on à une compétition comme l’Euro U21, sans match amical pour se préparer et avec une dernière rencontre remontant au 17 novembre ?

Eh bien, comme tout le monde. Au fur et à mesure que de nombreux joueurs apprendront à se connaître, il sera beaucoup plus facile de jouer ensemble. En fin de compte, ce n’est pas un problème uniquement pour moi mais pour toutes les équipes. Nous essayons donc de jouer de manière très claire pour que les joueurs comprennent très facilement comment nous voulons jouer. Nous essayons de compliquer très peu les choses, en donnant des instructions très claires.

Que pensez-vous des sélections que vous allez affronter dans cette phase de groupe ?

Je suis un entraîneur qui respecte les 3 équipes que nous allons affronter, la France, l’Islande et la Russie. Il y a 3 rencontres et le match le plus important est le suivant. Dans ce cas, c’est la France. Quand on voit l’équipe de France et ses joueurs, on voit une équipe avec beaucoup de qualité, c’est une très bonne génération de footballeurs. Mais nous avons aussi une bonne équipe et les 3 équipes sont très bonnes. Un maximum de respect. Nous analysons les 3 équipes en détail comme le font les autres équipes, cela fait partie de notre travail.

L’équipe islandaise travaille très bien, un grand respect pour eux, pour une équipe d’un aussi petit pays. Et si vous comparez la France et le Danemark, c’est un peu la même chose. Nous sommes un petit pays et il faut comprendre à quel point il est difficile de se qualifier pour une phase finale de cet Euro Espoirs. Toutes les équipes qui se sont qualifiées méritent le respect car ce n’est vraiment pas facile et cela montre que tu fais très bien les choses au sein de ta sélection.

Quel regard portez-vous sur le niveau de votre sélection et quels sont les objectifs fixés et les vôtres pour cette compétition ?

Mon principal objectif est le prochain match, c’est donc le match contre la France. Et puis l’Islande et la Russie. Et à l’issue de ces 3 matchs, nous verrons si notre proposition de jeu nous permet d’aller en quarts de finale. Je suis un coach qui voit toujours match après match, je ne fais pas de calculs ou d’hypothèses. Ça va être 3 matchs dans une intervalle d’une semaine, on verra dans quelle situation nous nous trouvons. Mais je suis un entraîneur qui regarde à court terme.

Il est toujours difficile de sélectionner son groupe, car vous ne pouvez sélectionner que 23 joueurs et parfois vous devez laisser de côté les joueurs qui méritent également la sélection. Nous essayons de trouver ce qu’il y a de mieux pour l’équipe nationale dans cette compétition avec des joueurs en bonne forme, qui jouent bien, … Il y a beaucoup d’aspects à regarder avec le scouting pour augmenter nos chances pour ce tournoi.

Le football dans les pays nordiques : 

Dans les pays nordiques, on est surtout habitué à un schéma en 4-4-2, mais y a-t-il un entraîneur ou une équipe qui a attiré votre attention dans ces championnats ces dernières années ? Je pense peut-être à Graham Potter qui a révolutionné le jeu d’Östersund et qui à Brighton malgré de hauts expected goals se retrouve à jouer la relégation ?

En Angleterre, il y a l’entraîneur Thomas Frank à Brentford, qui travaille très bien. C’est une équipe que j’ai beaucoup suivie. J’étais son assistant à Bröndby. J’ai toujours suivi Kasper Hjulmand dans les équipes où il a été au FC Nordsjaelland ou à Mayence, car il a un jeu, une façon de penser et de comprendre le jeu que j’aime. Morten Olsen, est également danois, à l’époque je l’ai beaucoup suivi.

Et pour Graham Potter, j’ai suivi quelques matchs, mais je ne l’ai pas assez suivi pour donner un avis complet. Parfois, je regarde les matchs de la ligue anglaise, puis d’autres ligues. J’ai beaucoup suivi Manchester City, par exemple c’est une équipe que j’aime suivre, le Bayer Leverkusen en Bundesliga avec Peter Bosz, Dortmund parce que c’est une équipe avec laquelle j’ai une relation spéciale, aussi Brentford et ensuite des équipes avec des joueurs qui peuvent être sélectionnables et à Brighton il n’y en a pas. Je regarde beaucoup de matchs, mais je ne peux pas tout regarder.

Le football c’est marquer des buts. Le reste est de savoir comment allez-vous marquer des buts ? Il y a beaucoup de choses derrière pour arriver à marquer des buts. Vous devez analyser en profondeur pourquoi vous ne pouvez pas terminer les actions. Cela peut être beaucoup, beaucoup de choses. Cela dépend, vous devez voir les matchs et les datas. Cela peut être un problème de scouting, plusieurs fois dans le jeu de position, il y a très peu d’espace dans les derniers mètres pour prendre des décisions et jouer entre les lignes. Vous avez donc besoin de joueurs qui pensent très vite et finissent très vite. Eh bien, si vous n’avez pas de joueurs de ce style dans votre équipe, il sera beaucoup plus difficile de terminer les actions. Cela peut être une question de mouvements des joueurs ou lors de la dernière passe ou cela peut être le mouvement du ballon qui doit être rapide, s’il est plus lent, il est plus facile de défendre, comment vous passer le ballon à l’horizontale ou à la verticale, si le timing de la passe est correct, … Il y a beaucoup de choses qui peuvent influencer le fait de marquer plus ou moins de buts.

Que pensez-vous du modèle de formation du FC Nordsjaelland ? Une des plus jeunes équipes au monde qui vise 100% de joueurs formés au club ou passés par l’académie Right to Dream…

Je pense que le FC Nordsjaelland fait du très bon travail. Il y a toujours des joueurs qui sortent pour la première équipe, j’ai un très grand respect pour le travail qu’ils font.

Chaque équipe a son propre modèle, sa propre structure, elle analyse les avantages qu’elle peut avoir, avec qui elle s’associe,… En fin de compte, la copie n’est pas la meilleure solution. Voyez ce que font les autres, analyser, apprendre et s’inspirer des modèles qui vous servent pour ensuite construire votre propre modèle. Et le FC Nordsjaelland, en fonction de ses possibilités, de ses besoins, à développer un modèle qui fonctionne bien. Ils ont une idée très claire, c’est très bien.

Philosophie de jeu et quotidien :

Vous participez à de nombreux webinars et avez créé le site possessionfootball.com. Votre philosophie et vos pratiques évoluent-elles encore au quotidien grâce à vos nombreux échanges ? 

J’ai beaucoup appris de nombreuses personnes tout au long de ma carrière, et maintenant que j’ai 53 ans, j’aime beaucoup le thème de la formation et de l’éducation. Et c’est une manière pour nous de rendre le football que nous avons adoré. Il y a donc beaucoup d’intérêt sur cette façon d’appréhender le jeu dans le monde, et nous essayons d’aider avec nos entretiens, explications, … sur la plateforme. Nous écrivons toutes ces connaissances pour pouvoir les partager avec les coachs qui aiment cette façon de comprendre le jeu et qui veulent faire partie de cette communauté.

Mais le jeu évolue toujours même si nous sommes également inspirés par les success stories du passé. Cruyff a été une personne qui a grandement influencé le monde des entraîneurs de football aussi bien que Guardiola, par exemple. Il y a beaucoup de choses à apprendre de cette façon de comprendre le jeu. Si vous voyez les matchs de Guardiola maintenant, il joue comme les équipes de Cruyff. Et aussi si vous demandez à Guardiola l’une des choses qui a le plus influencé sa manière de comprendre le jeu, il vous répondra Johan Cruyff. Moi aussi à 100%. C’est l’un des coachs qui a marqué ma vie, avec lequel j’ai le plus appris et c’est pourquoi on développe cette plateforme . J’ai aussi appris de nombreux coachs Guardiola, Bielsa, Peter Bosz, Thomas Frank, Kasper Hjulmand, …. Mais si je devais en choisir qu’un seul ? Sans aucun doute, Johan Cruyff.

Pour finir, vous avez été coordinateur de la Masia et avez travaillé pour le FC Barcelone de 1999 à 2010. Que pensez-vous de l’évolution du projet, que vous suivez toujours avec grand intérêt, depuis votre départ ?

Je n’ai pas été dans l’académie Masia depuis plus de dix ans. Je vis depuis dix ans en Europe, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark,… je peux donc très peu suivre la réalité au jour le jour de la Masia à Barcelone. Ce que je peux vous assurer, c’est que La Masia a de grands entraîneurs et de grands joueurs. Et ce qui manque toujours à Barcelone ne manque pas. L’entraîneur de la première équipe donne des opportunités à ses joueurs, mais il y a toujours de bons joueurs à La Masia.

La fonction principale de la Masia est de préparer les joueurs pour la première équipe. Et ce qui est important, c’est que l’entraîneur de la première équipe voit des options pour ces joueurs. Le nouveau président Laporta est le numéro un du club, c’est une personne qui va accorder beaucoup d’attention à la Masia. Et sûrement, il fera le maximum pour que le modèle à succès de la Masia continue. Vous pouvez être sûr de son attention là-dessus.

Un grand merci à Albert Capellas d’avoir accepté de répondre à notre interview malgré son planning chargé. Nous lui souhaitons une belle compétition avec la sélection Danoise. Vous pourrez le suivre sur son compte Twitter.


Versión Española :

Presentación y curso :

Hola Albert, ¿puedes contarnos sobre tu experiencia? ¿Cómo surgió tu pasión por el fútbol y por las tácticas y los sistemas de Johan Cruyff ?

Bueno, todo empezó cuando era muy joven. Entrenaba en un equipo donde mis entrenadores me hacían correr en el campo todo el tiempo, y solo tocaba el balón al final de la sesión de entrenamiento. Y no lo entendí como jugador. Jugar al fútbol no se trata tanto de correr y tocar el balón tan pocas veces. Así que me prometí desde muy joven, a los 12 o 13 años, que sería entrenador porque amaba el fútbol. Tenía claro que quería dedicarme al fútbol y que enseñaría a mis equipos a tener siempre el balón en los pies.

Y luego tuve la oportunidad de ver a Johan Cruyff en Barcelona y poder seguir de cerca todos sus entrenamientos, ver muchos partidos, aprender de todo lo que pasaba en La Masia en particular. Vivía a 5 minutos del Camp Nou y conocía a mucha gente del club. Entrenar es lo que quiero, lo que estoy buscando y en eso decidí poner toda mi atención. Pero mi pasión por el fútbol vino de aquí. Después entrené al club de fútbol Gava durante 9 años, que es una ciudad al lado de Barcelona, ​​donde fuimos durante 5 años seguidos y donde jugamos con un estilo de juego similar al FC Barcelona, ​​tener posesión del balón, un equipo muy atacante donde practiqué todo lo aprendido. Y al final de mis 9 años en el club cuando dejé el equipo fiché por el Futbol Club de Barcelona 3 días después.

En su carrera, por lo tanto, ha sido principalmente asistente y se tomó su tiempo antes de convertirse en entrenador. ¿Usaste eso para adaptar tu método de juego posicional 4v4 + 3 ?

Cuando era joven entrené a varios equipos de fútbol juvenil y luego en fútbol profesional, de hecho he estado ayudando a muchos entrenadores en diferentes ligas y realmente tuve la oportunidad de comenzar mi carrera como entrenador con la selección nacional danesa. Creo que estoy listo para esto y estoy muy contento de haber tomado esta decisión.

Soy un entrenador al que le encanta tener el balón, y todo sobre el juego posicional que no solo tiene el balón, sino que presiona muy bien después de perderlo. Y sí es cierto, es uno de los ejercicios que podemos utilizar para estos aspectos pero hay muchos otros. Incluso si el 4v4 más 3 es un clásico para nosotros.

Dinamarca y Euro U21 :

Te has convertido en el primer entrenador extranjero a cargo de un equipo joven danés. ¿Puede explicarse esto por un modelo y estilo de juego deseado por la federación, que se corresponda con lo que usted defiende?

La federación danesa me conocía muy bien por mi experiencia en Bröndby. Sabían cómo estaba trabajando y cómo pensaba y me dieron la oportunidad. Me dijeron que podrían haber cogido un entrenador danés pero que buscaban a alguien que venga de otro fútbol con mucha experiencia, en mi caso para aportar todos mis conocimientos. Y para aumentar el conocimiento de toda la federación y especialmente para pensar de manera diferente porque si hay personas que piensan de manera diferente cuando discuten el juego, entonces la discusión es mucho más rica. Traiga otros argumentos a la discusión del juego y tenga diferentes puntos de vista y luego discútalos. Buscaban a alguien que tuviera diferentes formas de pensar que les ayudara a crecer en la federación y pensar en el fútbol. Entonces pensaron que yo podría ser esa persona. Es trabajo en equipo, todo fue más fácil.

Conozco a Kasper Hjulmand desde hace muchos años, hemos hablado mucho de fútbol no solo desde mi nombramiento sino también hace algún tiempo. Kasper es una persona que disfruta mucho del juego de posición, ha visitado Barcelona y la cantera en varias ocasiones y ve cada uno de sus partidos. Así que estamos muy cerca de cómo entender fundamentalmente el juego y cómo jugar. Nuestra colaboración con Kasper fue, por tanto, muy sencilla. Y con las selecciones sub-17 y sub-19 en Dinamarca trabajamos mucho como equipo y el conocimiento se comparte y se discute mucho. El conocimiento va de arriba hacia abajo y de abajo hacia arriba para que todos los entrenadores se beneficien. No solo de mí, sino que aprendemos de todos.

¿Cuál es la diferencia entre entrenar a un club y a una selección? ¿Cambia su enfoque y sus métodos de entrenamiento?

La verdad es que en una selección no tienes tiempo. Así que hay que buscar la forma de jugar con un mensaje muy claro porque no tienes muchos días para prepararlos para jugar al más alto nivel. En los clubes hay mucho más tiempo, tienes cada semana y muchos partidos. En la selección nacional hay muy pocos partidos para preparar al equipo y muy pocos entrenamientos.

El scouting es, por tanto, fundamental en la selección, para seleccionar jugadores que comprendan muy bien tu forma de entender el juego. Pero, por otro lado, en una plantilla de club normalmente tienes entre 25 y 26 jugadores y estás con ellos toda la temporada. Y en lugar de la selección que puedes corregir según la forma de cada jugador, depende de la época del año en la que estemos.

¿Cómo está organizado su trabajo fuera de las reuniones de selección?

Siempre que hay un juego en el que los jugadores que pueden ser seleccionados juegan, intentamos ver tantos juegos como sea posible. Analizamos el big data que tenemos de los partidos, hablamos con el staff y formulamos la siguiente lista. Un seguimiento muy preciso de las competiciones europeas o nacionales, para hacer un seguimiento continuo y explicativo de cada jugador. Porque cuanta más información tenga, más probabilidades tendrá de elegir bien a la hora de seleccionar jugadores. La clave de la selección es la exploración.

Por tanto, es necesario conocer muy bien cómo juegan los jugadores para no cometer errores durante la selección. Así que viajamos, vemos los partidos en directo, nos encontramos con directores deportivos, hablamos con los jugadores,… Cuando aparecen nuevos jugadores, tratamos de averiguar todo lo posible sobre él. No solo cómo juegan, sino también como persona, cuál es su día a día,…

¿Cómo te preparas para una competición como la Euro U21, sin un amistoso que la prepare y con un último encuentro que se remonta al 17 de noviembre?

Bueno, como todos los demás. A medida que más jugadores se conozcan, será mucho más fácil jugar juntos. Al final del día, no es solo un problema para mí, sino para todos los equipos. Así que intentamos jugar con mucha claridad para que los jugadores entiendan muy fácilmente cómo queremos jugar. Intentamos hacerlo muy poco complicado, dando instrucciones muy claras.

¿Qué opinas de las selecciones a las que te enfrentarás en esta fase de grupos?

Soy un entrenador que respeta a los 3 equipos a los que nos vamos a enfrentar, Francia, Islandia y Rusia. Hay 3 juegos y el juego más importante es el siguiente. En este caso, es Francia. Cuando ves a la selección de Francia y sus jugadores, ves un equipo con mucha calidad, es una muy buena generación de futbolistas. Pero también tenemos un buen equipo y los 3 equipos son muy buenos. Máximo respeto. Analizamos los 3 equipos en detalle al igual que los demás equipos, es parte de nuestro trabajo.

El equipo islandés está trabajando muy bien, mucho respeto por un equipo de un país tan pequeño. Y si comparas Francia y Dinamarca, es un poco lo mismo. Somos un país pequeño y tienes que entender lo difícil que es clasificar para una fase final de esta Euro Espoirs. Todos los equipos que se han clasificado merecen respeto porque la verdad es que no es fácil y demuestra que lo estás haciendo muy bien en tu selección.

¿Cómo ves el nivel de tu selección y cuáles son los objetivos marcados y tuyos para este concurso?

Mi principal objetivo es el próximo partido, así que es el partido contra Francia. Y luego Islandia y Rusia. Y al final de estos 3 partidos, veremos si nuestra propuesta de juego nos permite pasar a cuartos de final. Soy un entrenador que siempre ve partido tras partido, no hago cálculos ni suposiciones. Serán 3 partidos en una semana, veremos en qué situación nos encontramos. Pero soy un entrenador que mira a corto plazo.

Siempre es difícil seleccionar tu grupo, porque solo puedes seleccionar 23 jugadores y en ocasiones tienes que dejar fuera a los jugadores que también merecen la selección. Estamos tratando de encontrar lo mejor para la selección nacional en esta competencia con jugadores en buena forma, que juegan bien… Hay muchos aspectos a tener en cuenta con el scouting para aumentar nuestras posibilidades de este torneo.

Fútbol en los países nórdicos :

En los países nórdicos, estamos acostumbrados sobre todo a un patrón 4-4-2, pero ¿hay algún entrenador o equipo que te haya llamado la atención en estos campeonatos en los últimos años ? Estoy pensando quizas en Graham Potter, quien revolucionó el juego de Östersund y quien en Brighton, a pesar de los altos goles esperados, se encuentra jugando por el descenso.

En Inglaterra, está el entrenador Thomas Frank en Brentford, que trabaja muy bien, es un equipo al que he seguido mucho. Fue su asistente en Bröndby. Sigo siendo Kasper Hjulmand en los equipos donde estuvo en FC Nordsjaelland o en Mainz, porque tiene un juego, una forma de pensar y de entender el juego que amo. Morten Olsen, también es danés, en ese momento lo seguía mucho.

Y para Graham Potter, vi algunos partidos, pero no lo seguí lo suficiente como para avisarlo por completo. A veces veo partidos de la liga inglesa y luego otras ligas. Seguí mucho al Manchester City, por ejemplo es un equipo que seguía mucho, Bayer Leverkusen en la Bundesliga con Petor Bosz, Dortmund porque había equipos que seguían mucho con una relación especial, también Brentford y luego equipos con jugadores que pueden. ser seleccionable y en Brighton no hay ninguno. Veo muchos juegos, pero no puedo ver todo.

El fútbol consiste en marcar goles. El resto es ¿cómo vas a marcar goles? Hay muchas cosas detrás para llegar a marcar goles. Debe analizar a fondo por qué no puede completar las acciones. Pueden ser muchas, muchas cosas. Depende, hay que ver los partidos y los datos. Puede ser un problema de scouting, muchas veces en el juego de posición hay muy pocas yardas en las últimas yardas para tomar decisiones y jugar entre líneas. Entonces necesitas jugadores que piensen muy rápido y terminen muy rápido. Bueno, si no tienes jugadores de este estilo en tu equipo, será mucho más difícil completar las acciones. Puede ser una cuestión de los movimientos de los jugadores o jugadores durante el último pase o puede ser el movimiento del balón que necesita ser rápido, si es más lento es más fácil de defender, cómo se pasa el balón a horizontalmente o verticalmente, si el momento del pase es correcto, … Hay muchas cosas que pueden influir en si marca más o menos goles.

¿Qué opinas del modelo de entrenamiento del FC Nordsjaelland? Uno de los equipos más jóvenes del mundo que apunta al 100% de los jugadores entrenados en el club o pasados ​​por la academia Right to Dream …

Creo que el FC Nordsjaelland está haciendo un muy buen trabajo. Siempre hay jugadores que salen por el primer equipo, tengo un gran respeto por el trabajo que hacen.

Cada equipo tiene su propio modelo, su propia estructura, analiza las ventajas que puede tener, con quién se asocia, … Al final, copiar no es la mejor solución. Vea lo que otros están haciendo, analice, aprenda y vea modelos que le sirvan para luego construir su propio modelo. Y el FC Nordsjaelland, en función de sus posibilidades, de sus necesidades, de desarrollar un modelo que funcione bien. Tienen una idea muy clara, eso es genial.

Juego y filosofía diaria :

Participa en muchos webinars y ha creado el sitio Posesionfootball.com. ¿Tu filosofía y tus prácticas siguen evolucionando a diario gracias a tus numerosos intercambios?

He aprendido mucho de muchas personas a lo largo de mi carrera, y ahora que tengo 53 años, me gusta mucho el tema de la formación y la educación. Y es una forma de hacer el fútbol que amamos. Entonces hay mucho interés en esta forma de ver el juego en el mundo, y tratamos de ayudar con nuestras entrevistas, explicaciones, … en la plataforma. Anotamos todo este conocimiento para que podamos compartirlo con entrenadores a los que les guste esta forma de entender el juego y que quieran formar parte de esta comunidad.

Pero el juego sigue evolucionando a pesar de que también nos inspiran las historias de éxito del pasado. Cruyff ha sido una persona que ha influido mucho en el mundo del entrenamiento de fútbol y también en Guardiola, por ejemplo. Hay mucho que aprender de esta forma de entender el juego, si ves los juegos de Guardiola ahora, está jugando como los equipos de Cruyff. Y además, si le preguntas a Guardiola una de las cosas que más influyeron en su comprensión del juego, te responderá Johan Cruyff. Yo también 100%. Es uno de los entrenadores que ha marcado mi vida, con quien más he aprendido y por eso estamos desarrollando esta plataforma. También aprendí de muchos entrenadores Guardiola, Bielsa, Peter Bosz, Thomas Frank, Kasper Hjulmand,…. Pero, ¿y si tuviera que elegir solo uno? Sin duda, Johan Cruyff.

Fuiste coordinador de La Masia y trabajaste en el FC Barcelona de 1999 a 2010. ¿Qué opinas del desarrollo del proyecto, que siempre has seguido con gran interés desde tu marcha?

No he ido a Masia Academy desde hace más de diez años. Llevo diez años viviendo en Europa, Alemania, Holanda, Dinamarca,… así que apenas puedo seguir la realidad del día a día de La Masia en Barcelona. Lo que les puedo asegurar es que La Masia tiene grandes entrenadores y grandes jugadores. Y lo que todavía falta en Barcelona no falta. El entrenador del primer equipo da oportunidades a sus jugadores, pero siempre hay buenos jugadores en La Masia.

La función principal de la Masia es preparar a los jugadores para el primer equipo. Y lo importante es que el entrenador del primer equipo ve opciones para estos jugadores. El nuevo presidente Laporta es el numero uno del club, es una persona que pone mucha atencion a la Macia. Y seguro que va a hacer el maximo para que el modelo de exito de la Masia continue. Seguro que va a prestar attencion.

Un gran agradecimiento a Albert Capellas por aceptar responder a nuestra entrevista a pesar de su apretada agenda. Le deseamos una buena competencia con la selección danesa. Puedes seguirlo en su cuenta Twitter.

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