Après avoir regardé l’Euro 2016 à la télé, comme pour toutes les autres compétitions internationales depuis 2000, les norvégiens espèrent une qualification pour la Coupe du Monde 2018 en Russie. Pourtant la sélection est en plein doute et avant les deux matchs de cette semaine, face à l’Azerbaijan et à Saint-Marin, la tension est à son comble.

La déception des norvégiens après la défaite 1-à face à la Hongrie en barrages pour l'Euro 2016
La déception des norvégiens après la défaite 1-0 face à la Hongrie en barrages pour l’Euro 2016

Commençons par un petit rappel de la situation. Les qualifications pour l’Euro s’étaient plutôt bien passées. La Norvège avait fini 3ème de son groupe derrière l’Italie et la Croatie (que la Norvège avait battue 2-0) avant d’être éliminée en barrages face à la Hongrie. La Norvège avait dominé le match aller en barrages mais n’avait pas été capable de marquer et avait perdu 1-0 avant de perdre 2-1 au retour en Hongrie. Le sélectionneur Per-Mathias Høgmo a été maintenu malgré cet échec. Depuis, et alors que l’équipe avait des bases plutôt correctes, c’est le quasi néant. Si la défaite face à l’Allemagne était attendue et que la Belgique avait eu du mal avant de l’emporter 3-2 en amical, on a tout de même assisté à de sacrées purges (notamment face à l’Estonie) et surtout à une défaite surprenante face à la Biélorussie à domicile. Pour finir ce rappel, ajoutons que pour les qualifications pour la Coupe du Monde 2018, la Norvège est dans le groupe C avec l’Allemagne, l’Azerbaijan, Saint-Marin, l’Irlande du Nord et la République Tchèque.

Un sélectionneur en danger

Depuis les barrages de l’Euro, on ne voit aucune certitude, il n’y a pas de plan de jeu, le système change régulièrement et ce alors que Høgmo, qui a entrainé toutes les sélections de jeune et qui a remporté la médaille d’or aux JO de 2000 avec la sélection féminine, est en poste depuis trois ans. On sent qu’il y a un potentiel mais qu’il n’est pas exploité. Aujourd’hui le sélectionneur norvégien à qui il reste une année de contrat est en danger. Nombreux sont les experts et supporters à vouloir son départ et l’exaspération a atteint son paroxysme cette semaine avec les appels en renfort de Jonathan Parr (Strømsgodset) et de Ruben Gabrielsen (Molde) qui sortent tous les deux d’une saison difficile en Tippeligaen. Vegard Forren a d’ailleurs fait une sortie dans la presse, peu appréciée de son sélectionneur, en critiquant la présence de Martin Samuelsen et de Jonathan Parr dans la sélection et en déplorant les absences de Martin Linnes et de Martin Ødegaard. Plus que ses choix étonnants et l’inconstance de la sélection, c’est surtout le fait que Høgmo se cache sans arrêt derrière l’argument de la jeunesse de son équipe et qu’il ne se remette visiblement pas en question qui énerve. Un nom circule, c’est celui de Ståle Solbakken, l’entraineur norvégien de Copenhague avec qui il fait des merveilles. On dit qu’il pourrait reprendre la sélection dans les mois, voire les semaines, à venir. Cependant ce dernier a bien commencé en Ligue des Champions avec le club danois et voudra sûrement aller au bout de cette aventure. Affaire à suivre, surtout si la Norvège ne prend pas 6 points face à l’Azerbaijan et à Saint-Marin.

Un championnat national trop faible

L’idéal pour une sélection comme la Norvège est d’avoir un club raflant tout sur le plan national et jouant la Ligue des Champions régulièrement sur lequel s’appuyer. Dans les pays où c’est le cas, tous les jeunes prometteurs passent par un tel club et s’y aguerrissent avant de partir dans un championnat d’un standing supérieur ou de rester par amour pour le club. Le club norvégien qui pourrait avoir ce rôle est Rosenborg. Le problème est qu’à l’heure actuelle, dans les titulaires en sélection, il n’y a qu’un seul joueur de Rosenborg, c’est Svensson. Le niveau de la Tippeligaen n’est pas assez élevé pour que les jeunes norvégiens talentueux y restent quelques saisons. La plupart partent rapidement dans d’autres championnats européens et sautent les étapes (le cas Ødegaard est symptomatique). Le sélectionneur doit alors faire avec des joueurs qui ne sont pas en confiance soit parce qu’ils ne jouent pas comme Ødegaard, soit parce qu’ils ne sont pas performants en club comme Søderlund ou Nordtveit depuis qu’il est arrivé en Premier League à West Ham. Avec la catastrophe de cet été (toutes les équipes norvégiennes en lice pour jouer les différentes compétitions européennes ont été éliminées), l’attractivité (et par extension le niveau) du championnat ne va pas s’améliorer et la sélection va en pâtir.

De (faibles) raisons d’espérer

Malgré tout, nous allons essayer de terminer sur une note positive. Si Høgmo ne revient pas en arrière, une équipe type commence à se dessiner sur un 4-3-3 avec Nyland – Aleesami, Forren, Hovland, Svensson – Henriksen, Tettey (ou Selnæs qui a séduit son sélectionneur) , Skjelbred – Berget (ou Helland), King, Diomande. Si cette équipe négocie bien les deux rencontres face à l’Azerbaijan et à Saint-Marin cela pourrait être le début de quelque chose. D’autant plus que la Norvège a de nombreux jeunes de talent qui seront intégrés à l’équipe A avec le temps. Martin Samuelsen en est l’exemple : même s’il ne joue pas avec Blackburn en Championship (on lui avait pourtant donné des garanties, il pense à rompre son prêt) on lui a donné sa chance car ses performances la saison dernière ont été remarquées. Les espoirs norvégiens sont d’ailleurs encore en course pour jouer l’Euro Espoir (sûrs de finir 2ème de leur groupe, ils doivent encore s’assurer d’être dans les quatre meilleurs 2ème et pour cela il faudra battre le Kazaksthan mardi). On retrouve dans cette équipe des joueurs comme Mohammed Elyounoussi, Iver Fossum, Gayas Zahid et surtout Martin Ødegaard que les joueurs de FM dignes de ce nom doivent bien connaître. Comme quoi il y a donc tout de même des raisons d’espérer …

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