La Suède s’est extraite du groupe A des qualifications, comprenant notamment la France et les Pays-Bas. Premiers de la poule après leur victoire face aux Bleus à Stockholm en juin 2017 (2-1), les Blågult ont rêvé un temps d’un billet direct pour la Russie, avant de craquer face à la Bulgarie (3-2) en août et aux Oranjes lors de la dernière journée (2-0). Deuxièmes grâce à un goal-average supérieur à celui des Néerlandais, les Suédois sont finalement passés par la case barrage et un exploit retentissant face à l’Italie (1-0 à Stockholm puis 0-0 à Milan).

Si dans l’envie et la solidité il n’y a pas grand-chose à reprocher à la formation de Janne Andersson, le constat est plus inquiétant d’un point de vue offensif. Alors qu’elle avait inscrit 26 buts en poules de qualifications, en 2018 la Suède a concédé deux défaites face au Chili et en Roumanie et deux matchs nuls et vierges contre le voisin danois et le Pérou. Il s’agira donc de retrouver au plus vite le chemin des filets et de la victoire pour espérer faire mieux que lors de l’Euro raté de 2016.

Crédit photo : Svt (presse suédoise).

Effectif :

1- Robin Olsen, FC Copenhague, (DAN)
23- Kristoffer Nordfeldt, Swansea, (ANG)
12- Karl-Johan Johnsson, Guingamp (FRA)

4- Andreas Granqvist, Helsingborg (SWE)
3- Victor Nilsson Lindelöf, Manchester United (ANG)
2- Mikael Lustig, Celtic (ECO)
6- Ludwig Augustinsson, Werder Brême (ALL)
18- Pontus Jansson, Leeds (ANG)
16- Emil Krafth, Bologne (ITA)
14- Filip Helander, Bologne (ITA)
5- Martin Olsson, Swansea (ANG)

7- Sebastian Larsson, AIK (SWE)
13- Gustav Svensson, Seattle Sounders (USA)
8- Albin Ekdal, Hambourg (ALL)
10- Emil Forsberg, Leipzig (ALL)
17- Viktor Claesson, Krasnodar (RUS)
21- Jimmy Durmaz, Toulouse  (FRA)
19- Marcus Rohden, Crotone (ITA)
15- Oscar Hiljemark, Genoa (ITA)

9- Marcus Berg, Al Ain (EAU)

11- John Guidetti, Deportivo Alavés (ESP)
22- Isaac Kiese-Thelin, Andelecht (BEL)
20- Ola Toivonen, Toulouse (FRA)

Le XI probable :

♥ La star :  Emil Forsberg

Crédit photo : Getty Images

La personne désignée pour reprendre le flambeau en sélection après la retraite internationale des cadres. Moteur du club de Leipzig, il est en grande partie responsable de son explosion en Allemagne. Grand athlète et joueur très technique, il est sans contestation la pépite suédoise que le pays attendait. Super passeur avec 22 passes décisives la saison 2016/2017, avec un combat acharné contre le Bayern de Munich pour le titre, il est sans aucun doute le joueur à surveiller dans les confrontations à venir.

Il possède avec son jeu de passe une vrai vision offensive du jeu, il est capable de traverser les lignes et procurer de belles occasions. Toutefois, il lui faudra de l’aide sur le terrain pour que la Suède puisse être dangereuse. Sans dénigrer un milieu assez pauvre en sélection, il est le joueur dont on attendra le plus et celui qui devra faire parler son génie. Auteur de 36 sélections, pour 6 buts et 4 passes décisive, c’est pour lui l’occasion de se révéler enfin au monde et confirmer au niveau international.

♣ Le joueur de l’ombre : Viktor Claesson 

Crédit photo : Petter Arvidson pour Bildbyrån.

L’ancienne star du coté d’Elfsborg en Suède fait un gros travail en sélection, mais commence doucement à faire parler de lui. Présent sur les deux matchs de barrage contre l’Italie, avec un bel apport aussi bien offensif que défensif, Viktor Claesson commencera sa compétition un peu à la maison, jouant depuis deux saisons du coté de Krasnodar et auteur de 10 buts et 8 passes décisives cette saison.

Milieu latéral ou ailier droit, il se fait un nom de jour en jour mais reste toutefois dans l’ombre de l’équipe, Jimmy Durmaz ayant souvent été préféré à lui. Plus la compétition approche, plus ses prestations impressionnent. Souvent entré en super sub, cela ne serait pas une surprise de le voir prendre une vraie place sur le coté droit de la sélection afin de nous faire éclater son talent à la figure. Un des seuls joueurs offensifs à montrer un beau visage. Cette Coupe du Monde peut être son moment pour sortir de l’ombre et donner un bel élan à la sélection suédoise.

Le joueur qui peut se révéler : Ludwig Augustinsson

Crédit photo : Matej Divizna pour Getty Images.

Augustinsson est le futur de la Suède sur le coté gauche. L’ancien joueur de Copenhague a réalisé de très belles saisons au Danemark, auteur de 27 passes décisives en 3 exercices- ce qui a logiquement attiré le regard de clubs plus huppés, dont le Werder Brême où il évolue depuis une saison. Vainqueur de l’Euro U21 avec la Suède et actuellement élément indiscutable à son poste avec 14 sélections, la Coupe du Monde est le moment parfait pour lui de briller.

Positionné sur le coté gauche derrière Forsberg, cela pourrait être la zone la plus intéressante à exploiter pour la Suède. Bon défenseur, joueur technique et rapide qui se projette bien, nul doute que l’on verra de belles percées et bons centres de sa part, sûrement le meilleur moyen pour la Suède de marquer, vu ses difficultés offensives actuellement.

? Points forts :

  • Tactique du 4-4-2 parfaitement maîtrisée. Le fameux 4-4-2 suédois établi depuis de nombreuses années tient toujours la route, en témoigne cette qualification inespérée pour la Coupe du Monde en barrages face à l’Italie. Les joueurs savent parfaitement se positionner sur le terrain pour empêcher leurs adversaires de déployer leur jeu.
  • Défense solide et organisé. La charnière centrale Granqvist – Lindelöf est en confiance : seulement 3 buts encaissés sur les 6 dernières rencontres avec deux clean sheets face à l’Italie, bien aidée par un bon Robin Olsen également.
  • Effectif rodé, les joueurs se connaissent. Le XI de départ est quasiment connu depuis la nomination de Janne Andersson. Il y a peu d’évolution à chaque fois dans les 23 avec un effectif qui à l’habitude de s’entraîner et jouer ensemble. Seul Durmaz a perdu peu à peu sa place au profit de Claesson très bon cette saison à Krasondar, ainsi que Johansson forfait qui est remplacé par Ekdal.

? Points faibles :

  • Manque d’expérience en grande compétition. Parmi les 23 suédois, peu de joueurs sont habitués aux grandes compétitions. La plupart évolue dans des clubs de milieu voire bas de tableau (mis à part Victor Lindelöf qui n’est pas indiscutable à MU, Olsen avec le FCK, Lustig au Celtic et cette année pour Emil Forsberg).
  • Attaque en berne. Malgré une efficacité plus que correcte en éliminatoires avec 8 buts en 11 matchs pour Berg et 3 en 10 rencontres pour Toivonen, ce duo d’attaquant s’est montré peu décisif lors des derniers matchs de préparation. En 4 parties en 2018, la Suède n’a marqué qu’un but, par Toivonen face au Chili. Pour le reste, l’attaque est restée muette. On peut également signaler que Toivonen n’a quasiment pas joué de toute la seconde partie de saison avec seulement 189 minutes sous le maillot de Toulouse. Malgré son incroyable saison avec Al-Ain, la compétitivité du championnat émirati peut poser question sur le niveau de Berg. Thelin a lui gonflé ses stats avec beaucoup de pénalties et enfin Guidetti, sur le banc au Celta, a retrouvé des couleurs à Alaves mais reste fragilisé par les blessures qui ne lui permettent pas d’arriver à 100% en Russie.
  • Capacité à faire le jeu. Si le 4-4-2 est parfaitement maîtrisé lorsque l’adversaire a la possession du ballon, un but encaissé pourrait mettre à mal les plans suédois. Andersson a en effet choisi des hommes plus travailleurs que créateurs et les Blågult ne se sont pas toujours montrés à l’aise lorsqu’il s’agissait de faire le jeu. Ekdal et Forsberg seraient alors les principaux dépositaires de la construction suédoise.

Calendrier :

 Suède – Corée du Sud  

(18/06 – 14H – Bein1)

 Stadium à Nizhny Novgorod

 Allemagne – Suède 

(23/06 – 20H – TF1)

 Fisht Stadium, Sotchi

 Mexique – Suède 

(27/06 – 16H – Bein2)

 Ekaterinburg Arena, Iekaterinbourg

Qu’attendre de cette équipe lors de cette Coupe du Monde 2018 ?

La liste des 23 concoctée par Janne Andersson laisse peu de place au doute. Construite sur une assise défensive ultra-solide avec des hommes au courage sans limite, l’équipe de Suède va se présenter en Russie dans un système en 4-4-2 capable de subir et de prendre des coups sans forcément tomber dans les cordes. Pour le spectacle, il faudra peut-être repasser, la touche créative reposant presque exclusivement sur les épaules d’Emil Forsberg. Un choix risqué, mais qui a fait ses preuves face à la France et l’Italie. Il faudra cependant retrouver l’efficacité offensive des qualifications pour espérer s’extraire d’un groupe relevé comprenant l’Allemagne et le Mexique.

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