Révélation de la saison de Bundesliga, le RB Leipzig a réussi un parcours incroyable en devenant le premier club promu (depuis la réunification) et le premier Est-Allemand à se qualifier pour une compétition européenne. Nul doute que l’explosion de l’ailier suédois fut un avantage de poids. Meilleur passeur de la ligue, le virevoltant viking a distillé les caviars tout au long de la saison pour le plus grand bonheur de ses coéquipiers et des fans de la Red Bull Arena.

International suédois depuis 2014, il totalise 25 capes. Depuis la retraite internationale d’un certain Zlatan Ibrahimovic, beaucoup voit en lui son successeur en tant que leader technique. Les supporters « Blågult » espèrent qu’il jouera un mauvais tour à l’équipe de France ce soir.

Parcours

En 2008, Forsberg débute le football au sein du club de sa ville natale : le GIF Sundsvall. L’équipe évolue alors en 2ème division (Superettan). En 2009, après un très bref passage par le Medskogsbron BK en 3ème division (2 matches, 2 buts), il retourne au bercail et prend part à de nombreux matchs.  Au cours des années suivantes, il monte en puissance et devient un titulaire indiscutable. Il prend part activement à la promotion de Sundsvall en Allsvenskan, l’élite suédoise. Après quatre saisons avec son club formateur, il décide de rejoindre l’ogre suédois : Malmö. Là-bas, il continue son apprentissage du haut niveau. Un choix payant. Il participe à ses premières campagnes européennes. Il flambe en empilant les buts et passes décisives. Il étoffe son palmarès en remportant le titre de champion de Suède consécutivement en 2014 et 2015. D’ailleurs, à titre individuel, il termine la saison 2015 avec un total impressionnant de quatorze buts. Un chiffre conséquent pour un milieu offensif. De grosses écuries européennes (comme l’Olympique Lyonnais) ne sont pas insensibles à son profil mais il opte pour le RB Leipzig. En effet, le club allemand lui offre un cadre alliant une grosse ambition et un temps de jeu suffisant pour continuer son éclosion.

Emil Forsberg et son numéro 10 qui lui est cher.

Des débuts modestes en Allemagne puis l’explosion

Transféré à Leipzig, en janvier 2015, pour un montant de 5 millions d’euros, le natif de Sundsvall connait une adaptation assez laborieuse en Allemagne. Il s’engage pour trois ans et demi avec l’ambitieux club du géant autrichien de la boisson énergisante. Lorsqu’il arrive, les « Bullen » évoluent dans l’antichambre de l’élite mais avec l’objectif de monter rapidement à l’échelon supérieur. Avec seulement huit buts pour 46 matches en une saison et demie de Bundesliga 2, Forsberg n’a pas l’opportunité de montrer son meilleur football dans une ligue assez rude physiquement et riche en duels. L’accession du club en Bundesliga, sept ans seulement après sa création et ses débuts en ligue régionale, lui est bénéfique. Le joueur nordique a enfin l’opportunité d’évoluer dans un registre différent et à un niveau de jeu plus favorable à ses caractéristiques techniques. Et les débuts du RB Leipzig au plus haut niveau allemand sont fantastiques. Invaincus lors des treize premiers matches de la saison, ils battent le record de la plus longue période d’invincibilité pour un promu en Bundesliga. Au soir de la onzième journée, ils s’emparent même de la première place du podium. Pour retrouver trace d’un club Est-Allemand leader du championnat, il faut chercher loin, très loin en arrière et lors de la saison 1991/92, on tombe sur le Hansa Rostock. Avec son n°10 sur les épaules, le talentueux suédois est utilisé à merveille par son coach (Ralph Hasenhüttl) dans un 4-4-2 évolutif en 4-2-2-2. Initialement positionné sur le flanc gauche du milieu de terrain, Forsberg n’hésite pas à rentrer dans l’axe grâce à une assez grande liberté de mouvement et aussi à venir entre les lignes pour créer le danger dans la défense adverse.

Source : Whoscored

Caractéristiques

Ses qualités naturelles de dribble lui permettent d’éliminer facilement ses adversaires mais c’est sans conteste lors de ses prises de balle, ses contrôles et premières touches qu’il fait aisément la différence. Avec plus de cinquante ballons touchés par match et un taux de pourcentage de passes réussies oscillant entre 75 et 85 %, il est l’un des joueurs de Leipzig les plus sollicités et recherchés par ses partenaires devenant ainsi un des rouages essentiels de l’équipe. Excellent tireur de coups de pieds arrêtés (coups francs et corners) et possédant une très bonne frappe de balle, c’est l’artilleur n°1 du RB Leipzig. Auteur de dix-neuf assists et huit buts en 30 matches, Forsberg possède une vision du jeu exceptionnelle et se retrouve quasiment impliqué dans près de la moitié des buts inscrits (27/66 buts soit 40%) par son équipe. Malgré tout, il lui reste des domaines à perfectionner et améliorer. Ainsi, et même s’il produit des efforts pour se replacer et aider son latéral, il a dû mal à réitérer avec autant d’intensité les replis défensifs tout au long du match. Il manque de constance dans ce secteur. Il n’est aussi pas rare de le voir, petit à petit, disparaître du match mais tout en étant capable de nous régaler d’une fulgurance sur corner ou autre. En dépit d’un statut de leader technique, ce n’est pas un leader sur le terrain. Il est ainsi très rare de le voir replacer ses partenaires, de les encourager. Parfois, il lui arrive de céder à la facilité en faisant le dribble de trop ou en faisant le mauvais choix entraînant des pertes de balles. S’il parvient à corriger les petits travers évoqués ci-dessus, il ne sera pas loin du gratin européen.

Emil Forsberg et son pied droit distillant de parfaites passes décisives.

Malgré de nombreuses sollicitations émanant des clubs du Big 4 en Premier League, le n°10 vient de prolonger son contrat avec le club de la Saxe jusqu’en 2022 et devrait donc continuer l’aventure en Allemagne. Il a la volonté de disputer la Ligue des Champions avec les « Roten Bullen ». L’occasion de le voir évoluer, et se confronter, au plus haut niveau européen au sein d’un club néophyte à ce niveau mais ambitieux et possédant les moyens de leurs ambitions.


Auteur: @FriulConnection

Image à la Une: www.sportbuzzer.de

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