Klaksvík a marqué l’histoire du football féringien cet été. Pour marquer le coup, nous avions le souhait d’interviewer des éléments importants du club pour continuer de mettre en lumière le chemin parcouru, leurs succès et leur futur. Nous avons eu la chance d’échanger avec Sølvá Jansdóttir Joensen, membre du conseil d’administration ainsi que Jákup Biskopstø Andreasen, capitaine et milieu de terrain.
English version below.
Sølvá Jansdóttir Joensen, membre du conseil d’administration
Même si le club a fait beaucoup de bruit cet été, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, pouvez-vous le présenter rapidement ?
SJJ : Klaksvíkar Ítróttarfelag (club de sports de Klaksvík en féringien), communément appelé KÍ, est un club de football professionnel basé à Klaksvík. Le club a été fondé en 1904 et est un des clubs les plus titrés du pays avec 21 championnats et 6 coupes remportés. Notre équipe féminine a gagné 23 championnats et 16 coupes depuis 2000. Les couleurs du club sont le bleu et le blanc et les matchs se disputent au stade Djúpumýru.
Vous êtes le premier club du pays à atteindre les phases de groupe d’une coupe d‘Europe, êtes-vous fiers de cet accomplissement ?
Nous sommes très fiers de cet accomplissement, cette année fut folle ! C’est le résultat de plusieurs années de travail et de détermination de la part du conseil d’administration.
Durant les années précédentes, vous avez dominés le championnat local. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas, quels changements ont été apportés ?
C’est le résultat d’un long processus. Nous étions au plus bas quand, en 2009, KÍ a été relégué de la Betri Deildin pour la première fois de son histoire. Nous avons lancé la reconstruction immédiatement après. Mais le véritable renouveau a démarré en 2014 quand Mikkjal Thomassen est devenu notre coach. Notre but était de réaliser l’impossible, une phase de groupe d’une coupe d’Europe.
KÍ s’est amélioré d’année en année durant la période 2014-2019 quand nous avons finalement remporté le championnat après 20 ans d’attente. Après cela, nous avons joué un match de barrages d’Europa League mais nous rêvions plus grand ! L’an passé, nous avons battu le record de points obtenus sur une seule saison avec 77 points pris sur 81 possibles.
Nous étions la première équipe à rester invaincue sur toute une saison depuis l’instauration des saisons à 27 rencontres. Cette saison n’est pas différente puisque nous avons remporté nos 16 premiersface-à-face (21 victoires, 2 nuls et 1 défaite à l’heure actuelle).
Comment le club est-il vu par les autres clubs et de manière générale au pays ? Pensez-vous que nous verrons bientôt d’autres équipes féringiennes en Europe ?
Certains de nos adversaires jouent déjà en Europe, les trois premiers du championnat ainsi que le vainqueur de la coupe. Mais oui, nous sommes la première équipe à atteindre la phase de groupe et nous pouvons sentir que tous les Féringiens sont derrière nous.
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Vous êtes un des principaux fournisseurs de l’équipe nationale, pensez-vous que vos performances mettent en lumière les Îles Féroé ? Est-ce que l’équipe nationale peut profiter de cela ?
Oui absolument ! Cela permet à tout le monde de croire que tout est possible ! Cela a aussi permis au monde de voir notre petit pays et nos footballeurs. Donc je pense que c’est une bonne chose pour le football féringien.
Vous avez une grande majorité de joueurs locaux ou provenant des autres pays nordiques, est-ce un choix de votre part ou est-ce difficile pour le moment d’attirer des joueurs venant du monde entier ?
Oui c’est un choix du club dû aux permis de travail notamment. Mais nous avons des joueurs qui viennent du reste de l’Europe et même du monde.
La plupart de vos joueurs ont un travail en dehors du football, comment gérez vous cela ? Pensez-vous qu’à terme, en installant le club en Europe, ils pourront devenir professionnels ?
Nous avons 29 joueurs. Dix d’entre eux sont professionnels et le reste travaille ou étudie. Bien sûr maintenant que nous sommes en phase de groupe, nos joueurs doivent s’adapter puisque nous avons les matchs de championnat, l’Europe ainsi que l’Équipe nationale.
Tous les employeurs font preuve de beaucoup de compréhension par rapport à notre situation actuelle. Les joueurs peuvent donc avoir un peu plus de temps libre en dehors du travail ou des études mais cela semble peu probable qu’ils deviennent professionnels.
Cependant, je ne pense pas que cela soit un problème. Nos joueurs ont l’habitude, sont extrêmement disciplinés, travaillent dur et ne prennent rien pour acquis. Et je pense que nous pouvons voir cela sur le terrain également ! Ils sont passionnés et apprécient chaque instant de cette aventure.
Pour votre première participation à une phase de groupe d’une coupe d’Europe, quelles sont vos attentes ?
C’est un rêve qui devient réalité, et bien entendu nous voulons performer. Nous sommes vraiment impatients pour la suite !
Quels sont vos objectifs pour la fin de la saison et pour les années à venir ?
Notre objectif de la saison a déjà été atteint avec le titre de champion obtenu dimanche dernier. Pour les années à venir, nous souhaitons continuer à bien travailler de la sorte, de ne pas arrêter de rêver et de continuer à nous professionaliser.
Le capitaine et milieu de terrain Jákup B. Andreasen
À quel point êtes-vous fier de faire partie de l’équipe qui a emmené un club féringien en Europe pour la première fois ?
JBA : Je suis extrêmement fier d’en faire partie. C’est un objectif pour lequel nous avons, en tant que club, travaillé pendant plusieurs années.
Quel est votre meilleur souvenir depuis que vous êtes arrivé au club ?
C’est compliqué de choisir un moment en particulier. Ça doit être tous les titres de champion remportés mais aussi de rejoindre la phase de groupe en Conference League.
Êtes-vous professionnel ou avez-vous aussi une activité à côté ? Si oui, comment gérez-vous cela ?
Je fais des études d’ingénieur. L’entraînement a le plus souvent lieu en fin d’après-midi. Tu as donc le temps de travailler/étudier durant la journée.
Comment décririez-vous votre vie au club comparée à votre précédente expérience ?
Je suis né et élevé à Klaksvík. J’ai joué pour KÍ et je les ai supportés toute ma vie donc je ne peux pas vraiment faire de comparaison. Mais la vie au club est bonne. Klaksvík et les îles du Nord sont un groupe de gens passionnés et tout le monde aime le club. Cela nous donne une raison de jouer. Nous pouvons vraiment sentir l’amour et le soutien de la part de toutes ces personnes.
Comment décririez vous la Betri Deildin et son évolution ces dernières années ? Quelles différences trouvez vous entre ses matchs et les matchs européens ?
Je pense que le championnat évolue chaque année. Les équipes féringiennes performent relativement bien en Europe depuis quelques années. Et cela a vraiment amené le championnat dans la bonne direction et a poussé l’ensemble des équipes à se battre pour atteindre les places européennes.
Jouer en Europe et en championnat est très différent pour nous. En championnat, nous partons favoris lors de la plupart des rencontres alors qu’en Europe nous sommes plutôt outsiders.
Pour votre première participation à une phase de groupe d’une coupe d’Europe, quelles sont vos attentes ?
Nous croyons toujours que nous avons une chance de gagner les matchs que nous jouons. C’est notre attitude. Même si cela s’annonce compliqué, nous allons tout donner pour accéder aux phases finales.
English version
Sølvá J. Joensen, board member
Even if the club made a lot of noise this summer, for those who don’t know, could you quickly present it?
Klaksvíkar Ítróttarfelag (Faroese for Sports Club of Klaksvík), commonly known as KÍ, is a Faroese professional football club based in Klaksvík. The club was founded in 1904 and is one of the most successful Faroese football clubs, having won the Faroe Islands Premier League 21 times and the Faroe Islands Cup 6 times. Our women’s team has won the Faroe Islands Premier League 23 times and the Faroe Islands Cup 16 times since 2000. The club wears blue and white and plays its games at the Djúpumýru stadium.
You are the first club in the country to reach the group phase of an European cup, how proud of this achievement are you?
We are very proud of this achievement, it has been crazy this year! This is the result of many years of hard work and determination from the board.
In the past years, you have been absolutely dominating locally after some less successful years, what changes were implemented?
This is a result of a long process. We hit rock bottom back in 2009 when KÍ got relegated from top flight football for the first time in the club’s history. Rebuilding the club began straight away. But the real course was set back in 2014, when Mikkjal Thomassen was appointed manager. Our ambition was to achieve the impossible, an European group stage.
KÍ got better and better throughout the years 2014-2019, when we finally won the domestic league title after a 20-year wait. We then played in a Europa League play-off match in 2020, but dreamed of more.
Last year we broke the record for points in a single season, where we won 77 points out of 81 possible. We were the first team to go through a season unbeaten since the competition increased to 27 matchdays. This year is no different, we played the first 16 league games and won them all.
How is the club seen by the other clubs and generally in the Faroes? Do you think we will soon see your competitors in Europe too?
Some of our competitors are already playing in Europe. Top 3 of the league and the cup winners get the chance to play in Europe. But yeah, we are the first team to get to the group stage, and we can feel all the Faroese people standing behind us in this journey.
You are one of the best suppliers of the National team, do you feel like your performances are putting the light on the country? And can the National team benefit from that?
Yeah absolutely! This makes everyone believe that it is possible. This has also made the world see our little country and our football players, so I think this is a good thing for Faroese football.
You have a large majority of local players or from the rest of the nordic countries, is it a choice of the club or is it difficult for now to attract players from all over Europe/the world?
Yes it is a club choice, due to the working permits and such circumstances. But we do have players from outside the Nordic countries and even outside Europe.
Most of your players have another job outside football, how do you manage that? And by installing the club in Europe, would they be able to live as professional players?
We have 29 players. 10 out of these 29 players are professionals, the rest of them either study or work full or partial time.
Of course, now that we are in the group stage, our players have to make some changes because we have the home league, the group stage and national team games to play. All employers are very understanding about the situation we are in at the moment. Therefore, the players may get a little more time off from work and school, but it is unlikely they will become professionals.
I don’t think it is a problem, our players are used to these conditions, they are very disciplined, hard working and take nothing for granted and I think we see that in the game as well! They are passionate and love every moment of this adventure.
For your first participation in a European group stage, what are your expectations?
This is a dream come true, and of course we want to do well. We are very excited about the time to come!
What are your goals for the end of the season and the years to come?
The goal for this season has been reached, we won the league on sunday. The goal for the years to come is to keep up the good work, to keep on dreaming and to become more professional.
Jákup B. Andreasen, captain and midfielder
How proud are you to be part of the team who brought a Faroese club to Europe for the first time?
Very proud. It’s a goal that we, as a club, have worked for, for many years. So very proud to be part of this.
What is your best memory since you arrived at the club?
Difficult to choose one moment. It has to be all the championships we won and also this to reach the group stage in Europe.
Are you a fully professional player or do you also have another job? If yes, how do you manage that?
I´m studying engineering. The training is usually late in the afternoon, so you have time to study/work during the day.
How would you describe your life at the club compared to your past experiences?
I´m born and raised in Klaksvik, so I have played for KÌ and supported them all my life, so I can’t compare it with anything. But life at the club is good. Klaksvik and the northern island are a group of very passionate people and everyone really cares about the club. That gives us really something to play for and we can feel the love and support from all the people.
How would you describe the Betri Deildin and its evolution in the past years? How different are its games from the European ones?
I think the league is evolving every year. The Faroese teams have been doing quite well in Europe now for a few years, and that has really pushed and moved the league in the right direction and made all the teams push to reach the places that give access to European football.
It is very different to play in Europe and the league. In the league we are favorites in most games, while in Europe we are always underdogs.
For your first participation in a European group stage, what are your expectations?
We always believe we have a chance and can win the games we play. And that is the attitude we have. Even though it’s gonna be very difficult, we are gonna give everything to try to qualify for the knockout stages.