Mercredi 19 juillet 2023, le KÍ Klaksvík a réalisé le plus gros exploit de l’histoire des Iles Féroé. Après un match aller, à domicile, qui s’est soldé par un résultat nul (0-0), le club féroïen s’est ensuite imposé en Hongrie face au Ferencváros sur le score de 0-3.

Cette journée restera gravée dans les mémoires, marquée d’une pierre blanche dans l’histoire du football féroïen. Car oui, le KÍ Klaksvík a réalisé le plus gros exploit footballistique de l’archipel en éliminant Ferencváros sur sa pelouse.

Un match aller encourageant…

Lorsque les représentants du KÍ Klaksvík ont vu la boule du champion hongrois sortir après la leur lors du tirage au sort, les réactions étaient mitigées. Bien sûr, accueillir un si grand club ne peut qu’être bénéfique, affluence assurée au Við Djúpumýra avec une billetterie forcément lucrative et un super déplacement en terre hongroise. Mais rapidement un sentiment de déception a aussi fait son apparition, car passer au second tour qualificatif pour la Ligue des Champions étaient désormais impossible. Comment un club d’une ville d’à peine 5 000 habitants allait bien pouvoir s’en sortir face au géant hongrois ?

Pas le temps de se poser des questions, rapidement arrive la première rencontre. Un petit événement pour le club qui, malgré la différence de niveau, ne compte pas se laisser faire. Rapidement, c’est le club hongrois qui prend le contrôle du ballon, sans se montrer très dangereux pour autant, mis à part sur une frappe d’Adam Varga, bien captée par le portier Jonatan Johansson. C’est finalement le club féroïen qui se montre à son avantage lorsque l’attaquant ivoirien Luc Kassi envoie une super frappe qui frôle la barre transversale tandis que, quelques minutes plus tard, Vegard Forren vient toucher cette dernière sur une tête. Les deux équipes ne se sont plus montrées dangereuses par la suite dans la fraîcheur féroïenne.

… pour un match retour historique

Tout allait alors se jouer en Hongrie, où Klaksvík n’avait que 9% de chance de s’imposer selon les statistiques. C’est dans une Groupama Aréna remplie comme un œuf que le club féroïen ouvre alors le score sur pénalty dès la huitième minute par l’intermédiaire d’Árni Frederiksberg. Ce dernier inscrit ensuite un doublé à la trente-deuxième minute. Le temps s’arrête, et nous réalisons que l’impossible ne l’est pas forcément. Le rêve devient, encore un peu plus, une réalité lorsque Luc Kassi inscrit le but du 0-3 quelques instants avant la mi-temps. Incapable de faire la différence face à une équipe de Klaksvík solide défensivement, Ferencváros ne trouve pas la faille et le score n’évoluera plus. C’est fait, monsieur David Smajc, l’arbitre du jour, met fin à la rencontre et libère les joueurs qui célèbrent, pendant plusieurs minutes, sur la pelouse avec les quelques supporters ayant fait le déplacement.

Les supporters du KÍ Klaksvík en train de célébrer la victoire historique de leur équipe.

« Dominer n’est pas gagner »

S’il y a bien quelque chose qu’il faut retenir dans cette double confrontation, c’est que depuis plusieurs années le football féroïen évolue. Nous le voyons avec les quelques coups d’éclats de la sélection nationale. En revanche, lorsque l’on analyse le jeu du KÍ Klaksvík, nous nous rendons compte que non, ce n’est pas qu’une petite équipe. Une grande confiance défensive s’est dégagée, les joueurs ont essayé de construire et décidé de ne pas subir. Certes la possession était à l’avantage de Ferencváros, cependant, le réalisme et l’efficacité étaient du côté féroïen, prouvant, une nouvelle fois, que dominer n’est pas gagner.

Désormais les yeux sont tournés vers le prochain gros défi qui sera le club suédois BK Häcken en second tour qualificatif pour la Ligue des Champions avec, pourquoi pas, une nouvelle fin heureuse.

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