Après plus de vingt ans d’une carrière diverse et prolifique, l’un des meilleurs footballeurs (si ce n’est le meilleur) scandinaves vient de raccrocher ses crampons. Parti de Malmö, sa ville natale, Zlatan a cherché à conquérir le monde. D’Amsterdam à Milan, de Turin à Manchester, de Paris à Los Angeles, le Suédois a gagné partout où il est passé. Nordisk Football vous propose une série spéciale de huit papiers pour retracer son immense parcours, de son enfance à sa fin de carrière en passant par la sélection.

Avant d’étrenner la tunique Blågult avec les seniors, même si c’est Zlatan, il a dû d’abord passer par la case U18 à partir de 1999. Il y disputa quatre matches et marque un but avant de migrer vers les U21 deux ans plus tard. Nous sommes en 2001 et le jeune talent débute donc avec les Espoirs. Il prend part à deux rencontres qualificatives pour le Championnat d’Europe U21 de 2002. Malheureusement, la Suède s’incline en barrage contre la Belgique et n’accède pas à l’Euro. Son passage est assez convaincant (six buts en sept matches) pour être promu en équipe A bien qu’il soit éligible pour représenter également la Bosnie-Herzégovine ou la Croatie. Ses grands débuts se déroulent à l’occasion d’un match amical contre les Îles Féroé (0-0). Quelques mois plus tard, Ibra endosse officiellement le maillot jaune et bleu contre l’Azerbaïdjan (3-0) dans le cadre de la campagne de qualification pour la Coupe du monde 2002. Il en profite pour inscrire son premier but international. La Suède remporte son groupe et file vers le Mondial asiatique. Si Ibrahimović est bien dans la liste des 23, il n’apparait qu’à deux reprises en Corée du Sud et au Japon entrant en cours de match contre l’Argentine (1-1) dans le groupe F et le Sénégal (1-2 aux tirs au but) en huitième de finale.

Pour les qualifs de l’Euro 2004, le joueur de l’Ajax n’a pas encore gagné ses galons de titulaire indiscutable. Il fait quelques matches dans le XI de départ, marque trois buts et aide la Suède à atteindre le Portugal, mais ce n’est qu’à l’aube de l’Euro lusitanien qu’il entre dans la peau d’un titulaire à part entière aligné en pointe aux côtés d’Henrik Larsson. Pour le match d’ouverture contre la Bulgarie, il sert Freddie Ljungberg et marque sur penalty (5-0). Contre l’Italie, à la suite d’un corner tiré par Kallström, le ballon est remisé dans l’axe, et après un cafouillage dans la surface, Zlatan surgit et devance Buffon pour égaliser d’une superbe talonnade aérienne lobée (1-1). Plus tard, ce but est désigné comme le plus beau but de l’Euro. Mais, en quart de finale contre les Pays-Bas, il manque son tir au but (0-0 / 5-4 tab) et la Suède quitte la compétition. Élément important de la qualification pour le Mondial 2006 avec huit buts inscrits, il reste cependant muet lors de la Coupe du Monde allemande, handicapé par une blessure à l’aine survenue pendant le tournoi. Après s’être extirpée difficilement du groupe B, la Suède s’efface encore en huitième de finale, sortie par le pays hôte (2-0).

La campagne de qualification pour l’Euro 2008 se déroule en bonne partie sans lui. Renvoyé d’un rassemblement par Lars Lagerbäck pour être sorti en boîte de nuit en compagnie de Olof Mellberg et Christian Wilhelmsson, Zlatan annonce sa retraite internationale. Après avoir manqué quatre matches de qualification, il se ravise et participe à la compétition européenne. En dépit de la victoire inaugurale contre la Grèce (2-1), le tournoi vire au fiasco après les défaites face à l’Espagne (1-2) et la Russie (0-2). Eliminée au premier tour, la Suède quitte l’Euro par la petite porte malgré les deux buts de son attaquant star (sur les trois inscrits par sa sélection). En septembre 2009, Ibra déclare que la Coupe du Monde 2010 sera peut-être sa dernière compétition internationale disputée sous le maillot Blågult. Il n’a pas à faire ce choix puisque la Suède échoue à participer au Mondial sud-africain. Là encore, sous le coup de la déception, il laisse planer le doute sur la poursuite de sa carrière internationale. Finalement, une conversation avec le nouveau sélectionneur Erik Hamrén le convainc de continuer. Avec les départs à la retraite d’Henrik Larsson et de Freddie Ljungberg, il est désormais la figure de proue de l’attaque suédoise. Il assume parfaitement son nouveau statut avec cinq buts lors de la phase de qualifications à l’Euro 2012. Comme quatre ans auparavant, la Suède n’arrive pas à sortir de son groupe composé de l’Ukraine (1-2), l’Angleterre (2-3) et la France (2-0). Seule satisfaction pour Ibra, son superbe but contre les Français : une reprise de volée acrobatique à l’entrée de la surface qui termine dans le petit filet de Lloris.

Lors du premier match des qualifs au Mondial 2014, la Suède est menée 4-0 à Berlin par la Mannschaft. Zlatan sonne la révolte des siens en inscrivant le premier but suédois. Résultat final 4-4. C’est la première fois de l’histoire que la sélection allemande ne parvient pas à gagner un match après avoir mené par quatre buts d’écart. Un mois plus tard, il devance Henrik Larsson et devient le troisième meilleur buteur de l’histoire de la sélection suédoise avec 37 réalisations grâce à un quadruplé inscrit contre l’Angleterre lors d’un match amical. Son quatrième but, un retourné de quarante mètres, fait la une des médias du monde entier et lui permet de remporter le Prix Puskás 2013.

Le but de Zlatan Ibrahimović face à l’Angleterre en 2012

Au cours de ce match, il devient le premier buteur de la nouvelle enceinte : la Friends Arena et devient également le joueur à avoir marqué le plus de buts à l’Angleterre effaçant des tablettes un certain Marco van Basten (3 buts). Néanmoins, malgré ces coups de génie, la Suède doit passer par les barrages pour obtenir son ticket pour le Brésil. Face au Portugal de CR7, le duel de titans tourne à l’avantage du lusitanien (auteur de quatre buts sur l’ensemble des deux rencontres contre deux pour Ibra). Dans la foulée, Zlatan déclare à la presse : « Une Coupe du monde sans moi, c’est une chose que je ne vais pas suivre »

Auteur d’un doublé contre l’Estonie en match amical, il atteint la barre des 50 réalisations en 99 sélections et dépasse Sven Rydell (49 buts en 43 sélections) pour devenir le meilleur buteur suédois. Devancés par l’Autriche et la Russie dans le groupe G des qualifications à l’Euro 2016, les Scandinaves doivent faire face à leurs voisins danois pour se rendre en France. Grand acteur de la victoire lors du barrage et de la qualification de la Suède, avec un but à l’aller à Solna et un doublé au retour à Copenhague, Ibra (deuxième meilleur buteur des éliminatoires avec 11 buts derrière Robert Lewandowski) lâche une punchline dont il a le secret : « C’était beau que ça se fasse ici au Danemark. Avec l’idée que ça devait me faire prendre ma retraite, j’ai poussé tout leur pays vers la retraite ». Cependant, comme lors des précédentes éditions, la Suède ne fait pas mieux et doit quitter le tournoi dès la phase de groupe après un nul contre l’Irlande (1-1) ainsi que deux défaites contre l’Italie (0-1) et la Belgique (0-1). Cette fois, Ibrahimović prend sa retraite internationale comme annoncé la veille de la rencontre décisive contre les Belges. Mais Zlatan est inoxydable. Près de cinq ans après sa dernière cape, Janne Andersson (malgré les critiques d’Ibra à son encontre quelque temps auparavant) le convoque à nouveau pour les éliminatoires à la Coupe du Monde 2022. Pressenti pour disputer l’Euro 2021, le vétéran de l’attaque doit finalement déclarer forfait à cause d’une blessure au genou. Rappelé pour disputer la campagne de qualifications pour le Mondial au Qatar, il ne parvient pas à aider son pays à se qualifier pour ce qui aurait pu être son dernier grand rendez-vous international. En mars 2023, il honore sa 122e sélection en seconde période contre la Belgique avant de tirer son ultime révérence au monde du football à l’âge de 41 ans. En dépit de l’absence de titre avec la Suède, il a marqué de son empreinte la sélection et restera l’un des meilleurs joueurs scandinaves de tous les temps (si ce n’est le meilleur).

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